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Idlib: l'offensive syro-russe est-elle l'ultime solution?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée syrienne. (Archives)

Alors que la province de Manbij vit au rythme des patrouilles de la police militaire russe et des alliés de l'armée syrienne venus à partir de la province voisine d'Alep, l’armée syrienne a lancé le mardi 29 janvier une nouvelle série de frappes d'artillerie sur des positions terroristes dans la zone de désescalade d'Idlib, visant les régions de Tamanah, Tal Teri, Tal Suayk, Suayk, Morek et Tal Huwayr. Voilà quatre mois qu'un cessez-le-feu a été concédé du bout des lèvres par la Russie à la Turquie qui cherche, à tout prix, à protéger ses hommes liges, comme la milice terroriste ASL. 

Selon des sources proches du gouvernement syrien, ces attaques ont visé les terroristes qui violent l’accord de cessez-le-feu en attaquant régulièrement les positions de l’armée syrienne à Maan et Atshan.

Dans ce droit fil, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la trêve convenue entre la Russie et les terroristes soutenus par Ankara avait pris fin en raison de la domination d'Idlib par les éléments terroristes de Hayat Tahrir al-Cham.

Le fait que le Front al-Nosra ait en fait pris le contrôle d’une grande partie du gouvernorat d’Idlib, ne correspond pas bien sûr aux accords conclus sur les questions de sécurité d’Idlib, a souligné le ministre russe des Affaires étrangères. À vrai dire, ni al-Nosra ni les autres groupes terroristes proches de la Turquie n'ont obtempéré aux exigences de l'accord russo-turc qui stipule leur désarmement et leur retrait de la zone tampon déterminée d'un commun accord. Ce qui pousse l'armée syrienne et ses alliés à mettre fin au statut quo et à passer à l'offensive. 

En effet, un dangereux tournant s'est produit, il y a quelque jours, sur le terrain des combats, laquelle pourrait accélérer la dynamisme de guerre coté syrienne : le dimanche 27 janvier vers 3 heures de l’après-midi (heure locale), le système de défense antiaérienne de l’armée syrienne a intercepté plusieurs drones survolant la ville de Jablé, située dans la province de Lattaquié, près de la base aérienne russe de Hmeimim. Les drones ont été repoussés et trois d'entre eux, abattus, n'empêche que le signe ne trompe pas : les attaques aux drones contre Hmeimim ont repris.  

Autre évolution qui plaide en faveur de l'urgence qu'il y a à en finir avec le nid de terroristes qu'est Idlib : Le porte-parole de la présidence turque a fait part mardi 29 janvier d'un accord avec le conseiller à la sécurité nationale de Trump, le néconservateur Bolton. Ibrahim Kalin affirme que l'accord concerne surtout la formation d'une zone tampon dans le nord, la même que la Syrie dénonce violemment et que la Russie rejette et tente de remplacer par le traité d'Adana.

Une chose est sûr : le statut quo à Idlib est de moins en moins tenable. L’armée syrienne pourrait lancer à tout instant une offensive majeure contre la province d’Idlib sur fond d'affrontements qui se multiplient entre des terroristes dans la zone démilitarisée. 

Mise en garde de Moscou 

Le message de Moscou à Ankara a d'ailleurs été clairement annoncé, le mardi 29 janvier, message par lequel la Russie a souligné sur le fait qu’on ne pouvait pas laisser Idlib à al-Nosra ; voilà pourquoi la Turquie n’a que deux options devant elle : soit elle doit trouver une solution à la fin de la présence des terroristes dans cette province, soit le gouvernement de Damas assumera la responsabilité du nettoyage d’Idlib de terroristes. Et cette dernière est bien déterminée à le faire. En effet, l’armée syrienne vient d'envoyer un message à Moscou dans lequel elle a annoncé l’envoi des renforts vers le gouvernorat d’Idlib pour lancer une grande offensive anti-terroriste ; cette opération ne se limitera à « la zone démilitarisée » mentionnée dans l’accord de Sotchi mais ira beaucoup plus loin. À Ankara donc, de se chercher une issue. Celle-ci pourrait résulter du prochain sommet des dirigeants iranien, russe et turc. S’exprimant sur cette réunion qui aura lieu en février, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré : « Dans cette étape, tous ces points ont une grande importance : le démantèlement du terrorisme à Idlib, le rétablissement de la sécurité dans les zones frontalières du nord, le retour des réfugiés et la formation d’un comité constitutionnel. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV