La cour suprême de Bahreïn a confirmé lundi en appel la peine de prison à perpétuité du chef de l'opposition chiite, Cheikh Ali Salmane, ainsi que celle de deux de ses collaborateurs, membres du mouvement d’opposition, Al-Wefaq, rapporte la chaîne al-Mayadeen.
Détracteur du régime despotique d’Al-Khalifa, l’association al-Wefaq avait appelé la veille à la libération « immédiate » de Cheikh Salman de la prison.
A la tête du mouvement Al-Wefaq, M. Salmane avait été condamné le 4 novembre dernier pour « espionnage au profit du Qatar », un jugement dénoncé comme politique par des ONG de défense des droits humains.
Résidant hors de Bahreïn, ses deux collaborateurs Hassan Sultan et Ali al-Aswad avaient été condamnés à la même peine par contumace, poursuivis également pour « espionnage » avec le Qatar, pays du golfe Persique boycotté et mis au banc par Manama et d'autres alliés de l'Arabie saoudite.
L'inculpation de Cheikh Ali Salmane était intervenue après l'embargo décrété en juin 2017 contre le Qatar par l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l'Égypte.
Bahreïn, dirigé par une monarchie despotique, a été secoué par des mouvements populaires d’opposition en 2011. Les protestations réprimées violemment par les forces de sécurité du régime alors que les manifestants ne voulaient qu’une monarchie constitutionnelle et un Premier ministre issu de la majorité parlementaire, et cela pacifiquement.
Les procès d'opposants n'ont jamais cessé depuis, et des mouvements d'opposition, comme Al-Wefaq, ont été dissous tandis que des centaines d'opposants sont actuellement emprisonnés, jugés ou déchus de leur nationalité, sans oublier des morts et des blessés.