Alors que la Maison-Blanche a annoncé la visite secrète et surprise la nuit dernière du président américain en Irak, Donald Trump vient de reconnaître avoir eu des inquiétudes sur la sécurité de sa visite nocturne dans une base des militaires des États-Unis près de la capitale irakienne.
Trump a admis qu’il était « assez triste » d’être contraint à autant de confidentialité pour que rien de mal ne se passe.
Répondant à un journaliste qui lui a demandé s’il avait eu des appréhensions avant ce déplacement, le président Trump cité par l'AFP a dit : « Pas pour moi-même personnellement. J’avais des inquiétudes pour la première dame, je peux le dire. J’avais des inquiétudes concernant l’institution qu’est la présidence. Si vous aviez vu tout ce que nous avons dû subir, l’avion plongé dans le noir avec tous les hublots fermés et aucune lumière nulle part. Le noir complet. Alors est-ce que j’ai eu une inquiétude ? Oui, j’ai eu une inquiétude », a-t-il reconnu.
La visite de Trump en Irak intervient dans le contexte de la fermeture de l’administration fédérale suite à une dispute entre le président US et le Congrès sur la construction d’un mur le long de la frontière avec le Mexique.
Lors de son discours devant les soldats américains stationnés dans la base aérienne d’al-Assad, Trump a parlé de la poursuite de la présence militaire US en Irak, une quinzaine d’années après la guerre menée par les États-Unis sous le prétexte fallacieux de trouver des armes de destruction massive en Irak qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’Irakiens et à environ 5 000 soldats américains sans atteindre des résultats significatifs.
Le président américain a précisé que de précédents projets de visite de ce genre aux troupes américaines avaient dû être annulés après que leur existence eut été ébruitée.
« C’est assez triste lorsque vous dépensez sept billions de dollars au Moyen-Orient et qu’y aller nécessite cette énorme opération de couverture avec des avions dans tous les sens et tous les meilleurs équipements au monde, et tout ce que vous devez faire pour y entrer en toute sécurité », a poursuivi le président américain.
La visite s’est déroulée au milieu des nombreux problèmes de Trump à Washington, allant d’un blocage partiel du gouvernement sur le financement de son mur frontalier à une économie instable, en passant par une décision controversée de mettre fin à la présence militaire américaine en Syrie.
En ce qui concerne la Syrie, Donald Trump a réitéré que les militaires américains s’en retireraient avant d’ajouter qu’ils resteraient en Irak.
« En fait, nous pourrions l’utiliser comme base si nous souhaitions faire quelque chose en Syrie », a estimé le chef de l’État américain pour justifier la présence de quelque 5 000 militaires américains en Irak.