Le choix de Moscou pour la Résistance dépasse la Syrie et s'étend désormais à Gaza et ce, évidemment au grand dam d'Israël. Moscou vient d'inviter le chef du bureau politique de la Résistance palestinienne Hamas, lequel devra évidemment répondre "oui" à l'invitation. Le 11 novembre dernier, l'opération d'infiltration d'un commando israélien à Toulkarem a tourné au fiasco, provoquant une cinglante riposte palestinienne laquelle a impliqué, entre autres missiles et roquettes, le Kornet russe.
À l'époque, certains commentateurs ont conseillé à Tel-Aviv de ne pas pousser trop loin l'escalade des tensions avec Moscou. Mais Israël n'a visiblement pas suivi le conseil. Une chose est désormais sûre et certaine : la Russie se rapproche de la Résistance. Après avoir appelé Tel-Aviv à respecter la résolution 1701 du Conseil de sécurité et éviter toute escalade avec le Hezbollah, la Russie ouvre ses portes à la Résistance palestinienne. La réaction israélienne n'a pas tardé : le régime de Tel-Aviv a protesté contre la Russie pour l'invitation faite à Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine Hamas.
Les médias israéliens ont rapporté, ce mardi 18 décembre, que Tel-Aviv avait adressé une lettre à Moscou afin de notifier ses protestations aux responsables russes en la matière.
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En effet, le bureau politique du Hamas a annoncé dans un communiqué de presse que le ministère russe des Affaires étrangères a invité, le 18 décembre, Ismaïl Haniyeh à se rendre à Moscou. Le communiqué indique que l’invitation a été remise par l'ambassadeur russe en poste en Palestine, Haydar Rashid, lors d’une rencontre avec Haniyeh dans son bureau à Gaza. Plusieurs délégations de la Résistance palestinienne se sont rendues en Russie depuis le début de l’année 2018 pour s’entretenir avec les autorités russes. La dernière visite en date remonte à juin dernier avec la visite de Moussa Abou Marzouk, haut cadre du Hamas.
Et ce n'est pas tout : le ministère russe des Affaires étrangères a salué le document politique du Hamas. Publié le lundi 1er mai 2017. Le document comporte 42 clauses qui exigent, entre autres, le retour des réfugiés en Palestine et la lutte « par tous les moyens » contre Israël. Le texte dit être d’accord avec la formation d’un État palestinien, sur les frontières fixées en 1967.
Israël a provoqué la crise en s'en prenant aux intérêts russes en Syrie : les relations entre Israël et la Russie se sont tendues depuis la destruction d’un avion russe Il-20, provoqué par des F-16 israéliens. La Russie a ensuite fourni à l'armée syrienne des batteries S-300. Pendant des années, Israël et ses alliés ont fait pression sur la Russie pour qu’elle ne fournisse pas à la Syrie et aux autres acteurs régionaux le système S-300, arguant que cela limiterait la "capacité d’Israël à neutraliser les menaces". À vrai dire, la protection du ciel syrien et libanais est à la source des craintes d'Israël qui les viole impunément.
Pour de nombreux analystes, la visite de Haniyeh à Moscou pourrait marquer un tournant dans les liens entre Moscou et la Résistance palestinienne et dégeler les liens entre Damas et Gaza.