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Zoom Afrique du 18 décembre 2018

Le président Donald Trump et son conseiller John Bolton. (Photo d’archives)

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

Les analyses de la rédaction :

Zambie :
La Zambie continue de s’attirer les foudres des États-Unis. Depuis que Lusaka a clairement décidé de nouer des liens diplomatiques avec la Chine et même la Russie, ce pays membre du Commonwealth fait l’objet d’une attention particulière de Washington, qui se sent obligé de se pencher sur le cas de la Zambie, suite à la campagne de désinformation lancée par les États-Unis au sujet d’une éventuelle reprise de la société ZESCO, compagnie en charge de la fourniture d’électricité en Zambie. Alors que les États-Unis tentent de repousser la Chine dans cette partie d’Afrique australe, Lusaka est passé à l’action en mettant en place une certaine politique pour subvenir à ses besoins économiques et s’ouvrir sur le marché mondial. La Chine est un pays que le gouvernement zambien a fait venir dans son pays à cet effet. La Zambie a officiellement demandé au gouvernement américain de revenir sur la « désinformation » véhiculée par les déclarations du conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, au sujet d’une prétendue reprise d’actifs zambiens par la Chine. 
La semaine dernière, dans une déclaration destinée à présenter la nouvelle stratégie américaine en Afrique qui consiste surtout à repousser les influences chinoises, russes et indiennes, M. Bolton a en effet affirmé que la Chine s’apprêtait à reprendre le contrôle de la compagnie nationale d’électricité de Zambie en spéculant que la Zambie était incapable de rembourser sa dette envers la Chine. Pékin est plutôt bien accueilli en Zambie contrairement à l’Occident. D’ailleurs, un journal national avait mis un article entièrement rédigé en chinois à la une de son quotidien.  
M. Malanji a indiqué que le gouvernement zambien était déçu d’entendre des propos aussi inexacts dans la bouche d’un responsable de haut rang, qui aurait pourtant facilement pu vérifier cette information.
« Ce type de désinformation nuit à la réputation de la politique étrangère américaine », a-t-il affirmé.
Il a réaffirmé qu’aucun actif zambien n’avait été utilisé comme garantie des emprunts bilatéraux ou multilatéraux, et qu’aucune entreprise d’État zambienne ne risquait en conséquence de faire l’objet d’une reprise. Quant à la ministre des Finances, Margaret Mwanakatwe, elle a déclaré un peu plus tôt que la Zambie n’avait jamais manqué à ses obligations concernant ses dettes envers le gouvernement et les autres bailleurs de fonds chinois. Par contre, la Zambie préserve sa souveraineté, notamment en rejetant continuellement les propositions du FMI, comme l’instauration d’une taxe en 2007, ou en tenant tête aux États-Unis qui ne voient toujours pas le continent africain comme son égal.

Niger :
Après les déboires de la France dans le Sahel, qui met en place des écoles de mercenaires, les États-Unis mettent leurs pions en place pour mener une éventuelle attaque.
Alors que John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a détaillé la nouvelle posture américaine en Afrique et qu’il a annoncé une aide beaucoup plus sélective tant aux États qu’aux organisations internationales qui y travaillent, les forces américaines poursuivaient, dans le nord du Niger, les travaux d’aménagement d’une base de drones, à Agadez.
En effet, les drones Reaper français et américains jouent un rôle important pour le néo-colonialisme. 
Les drones armés américains opèrent toujours de la base aérienne de Niamey (Niger). Mais dans six mois, les Reaper de l’US Air Force devraient être déployés plus au nord, à Agadez. La base aérienne 201 est en effet en travaux depuis 2016. Les Américains l’agrandissent et y installent leurs propres infrastructures opérationnelles et logistiques. Cette base va devenir la 2e grande base américaine du continent, après Djibouti. 
Cette future base devra pouvoir accueillir un avion gros-porteur de type C-17 et d’autres avions de transport comme le C-130, des avions ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) et des drones armés. Selon le projet, les États-Unis devraient surtout s’occuper de la partie aérienne de l’Afrique.
Les emplacements stratégiques de ces bases militaires aussi bien françaises qu’américaines ne sont pas anodins. L’emplacement de cette base américaine, ainsi que des drones Reaper qui y sont installés, est vraiment à un jet de missile de la Libye. En effet, les drones plus la base de la CIA qui est elle aussi déployée près de la frontière libyenne montrent de plus en plus la volonté des États-Unis de mener une seconde attaque contre la Libye, et probablement contre les pays qui entraveraient le projet néocolonial occidental.

Mali : la France continue sa quête dans le G5 Sahel. Non pas la quête de la lutte contre le terrorisme qui fait partie du passé, mais plutôt celle de la création de groupe de mercenaires au Sahel. Après des écoles de guerre et la brigade contre l’orpaillage en Côte d’Ivoire et l’école de guerre au Burkina Faso inaugurée par le ministre Le Drian, l’Union européenne a financé la première promotion du Groupement d’action rapide de surveillance et d’intervention au Sahel (GARSI SAHEL) qui est aussi composé d’une centaine de gendarmes capables de faire face à toute menace partout au Mali.
La Caserne Chef d’Escadron Balla Koné de Faladié a abrité la cérémonie de fin de formation de cette nouvelle unité de la gendarmerie, la semaine dernière. 
Ces centaines de gendarmes sont formés à la technique de groupement d’action rapide de surveillance et d’intervention. Ce financement de l’Union européenne s’est fait dans le cadre d’un partenariat d’une longue durée. D’ailleurs, l’UE s’est empressée de nommer Francisco Espinosa Navas, général de division, en tant que directeur du projet GARSI-SAHEL. Cette nouvelle unité fait partie d’un projet régional pour améliorer la sécurité dans les pays du G5. La formation a regroupé six pays qui parlent la même langue.
Ces cellules sécuritaires créées et mises en place par la France servent aussi bien la lutte contre l’orpaillage que les populations qui lanceraient une certaine résistance, notamment face au projet de démembrement du Mali. L’Union européenne et la France mettent toutes deux en place un système qui ferait en sorte que ce soit les soldats sahéliens qui se chargent de la répression des populations et non les soldats de l’OTAN ou les soldats français. 
Et c’est une figure de l’autorité malienne qui est mise sur le devant de la scène pour annoncer les bienfaits de ce genre d’unités. Le directeur général de la gendarmerie, le général de brigade Satigui dit Moro Sidibé, a prétendu que cette nouvelle unité sur le terrain contribuera au renforcement de capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité. Il a aussi exprimé sa satisfaction de voir que l’unité GARSI Sahel viendra s’ajouter à la quarantaine de brigades déjà créées en 2017. D’après lui, le terrain n’étant pas suffisamment occupé, il serait donc nécessaire de créer plus de brigades pour faciliter l’implantation des unités de la gendarmerie un peu partout sur toute l’étendue du territoire national.
Le DG de la gendarmerie a déclaré qu’après plusieurs moments de constat, les responsables de la sécurité ont compris que la gendarmerie était à 17 % de couverture sécuritaire du territoire. Une observation, selon lui, qui a donc suscité en février 2018 la création de l’unité GARSI sous l’impulsion de l’Union européenne et des plus hautes autorités pour la surveillance des frontières. Une remise symbolique de lots de matériel et des séries d’exercices de simulation ont marqué la cérémonie.
L’armée malienne n’est décidément toujours pas dans la priorité de l’Union européenne et de la France au niveau du matériel d’armement ou même d’un soutien quelconque des forces Barkhane ou de l’OTAN. Dans un premier temps, le but serait d’instaurer des cellules différentes qui recouvriraient la totalité du territoire malien et qui assurerait une certaine sécurité, mais pas la même sécurité que tente d’instaurer l’armée malienne au sein du territoire. Après le projet de démembrement du Mali, ces cellules devraient servir à préserver la sécurité sur chaque parcelle du territoire. Toutes ces cellules seraient centralisées vers la grande base militaire terrestre du G5 Sahel, tout comme les services secrets occidentaux qui seront centralisés au sein de la base déployée par la CIA à Dirkou au Niger. Les populations, qui tendent à défendre la souveraineté de leur pays, semblent représenter une plus grande menace pour que de tels moyens soient mis en place.

L’actualité en Afrique :

  • Sénégal : les consultations auprès des autorités françaises coûtent trop cher à Dakar ;
  • Côte d’Ivoire : mise en service du premier barrage hydroagricole gonflable d’Afrique de l’Ouest ;
  • Congo-Brazzaville : une ONG pointe les liens troubles entre ENI, Total et Kontinent Congo.

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV