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"Israël sera le plus grand exportateur de gaz au monde et plus grand vers l'Europe"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Corveille de classe Steregushchy, le destroyer Nastoichivy et la frégate Admiral Gorshkov à Kaliningrad, le 19 juillet 2015. ©Reuters

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a écrit, dimanche 16 décembre, sur son compte Twitter qu’au cours du cinquième sommet chypriote-gréco-israélien prévu le 20 décembre à Beersheba, Israël poserait les grandes lignes de son projet de transfert de gaz vers l’Europe. Ce projet transformera, a-t-il dit, Israël en un grand pays exportateur de gaz, non seulement dans la région, mais aussi dans le monde. Mis à part les hyperboles auxquels Netanyahu fait recours et qui laissent plutôt réticents les analystes, ces derniers voient à travers cette annonce les tentatives désespérées d’Israël de chasser dans le terrain de la Russie. Car même fort des réserves de gaz libanaises qu’Israël a détournées en Méditerranée, Israël ne serait réellement pas en mesure de rivaliser avec la Russie qui elle, fournit à l’heure qu’il est l’Europe en gaz. 

Le sujet n’a pas échappé à un analyste du journal israélien The Jerusalem Post, lequel est revenu, dans un tout récent article daté du 17 décembre, sur les développements en cours en Méditerranée. La présence militaire russe en Méditerranée est présentée dans cet article comme « un danger » qui pèse contre les intérêts d’Israël : « Autant la Russie renforce sa présence navale dans cette zone stratégique, autant les États-Unis perdent leur statut. La Russie dispose de la base navale de Tartous et de la base aérienne de Hmeimim en Syrie, une véritable menace pour les intérêts d’Israël dans la région ». 

Le journal regrette que la Méditerranée ne soit plus « un lac occidental » : « Au cours du mandat présidentiel de Barak Obama, les États-Unis ont considérablement reculé au Moyen-Orient. Le président Donald Trump, lui, a appliqué une politique protectionniste, malgré son engagement à renforcer le pouvoir militaire américain. L’armée américaine se trouve, de plus en plus, affaiblie. Preuve, on la retrouve dans le fait que la Sixième flotte américaine n’a plus de porte-avions permanent en Méditerranée. Ceci est également vrai au sujet de la Septième flotte dans l’océan Indien. Quant aux flottes navales européennes, elles aussi, ont perdu une partie de leurs capacités et ont réduit leur présence dans l’est de la Méditerranée », indique-t-il.

Par contre, et au grand dam d’Israël et ses protecteurs euroaméricains, la présence navale russe s’est renforcée en Méditerranée orientale. « La Russie y bénéficie actuellement de la base navale de Tartous de celle de Hmeimim en Syrie, ce qui lui permet d’intervenir plus facilement dans la guerre en Syrie ». Et à cela s’ajoute « l’autorisation accordée par Chypre et l’Égypte à la Russie pour utiliser leurs ports », déplaisant, d’ailleurs, pour The Jerusalem Post.

L’analyste israélien évoque ensuite l’importance de la Méditerranée orientale dans les affaires internationales qui s’est accrue notamment avec la découverte de vastes gisements de gaz naturel sous-marins. 

« L’est de la Méditerranée a toujours été important pour Israël, car plus de 90 % de son commerce extérieur traverse cette région. Les gisements de gaz découverts et actuellement exploités dans les eaux économiques méditerranéennes d’Israël ont augmenté l’importance de l’arène méditerranéenne », poursuit l’analyste avant d’exprimer la grande inquiétude israélienne des attaques de la Résistance: « Le Hamas et le Hezbollah investissent dans leurs forces navales. Le Hamas a déjà tiré des missiles contre une plate-forme de gaz exploitée par Israël, et le Hezbollah a menacé d’en faire autant. Les marines russes pourraient encore adopter des postures plus aventureuses. »

Et face à ces « menaces », la force navale de l’armée israélienne n’est pas aussi puissante: « Israël a besoin d’une marine plus grande et plus forte » d’autant plus que ses alliés américains et européens n’ont plus le statut protecteur nécessaire en Méditerranée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV