Le Premier ministre israélien a rencontré lundi soir à Bruxelles le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. « Cherche-t-il d’acquérir l’autorisation de l’utilisation des avions de combat F-35 lors les prochaines attaques contre les territoires syriens ? », s’est interrogé le célèbre analyste du monde arabe Abdel Bari Atwan dans un article consacré à la visite imprévue de Benjamin Netanyahu en Belgique.
Le Premier ministre israélien s’est rendu à Bruxelles pour stopper « les actes d’agression de l’Iran » en Syrie alors qu’il est dans une situation délicate au plan national. La police a recommandé dimanche sa mise en examen dans une troisième affaire de corruption.
Dans ce contexte et alors que les attaques de jeudi de l’armée israélienne contre les positions de l’armée syrienne se sont avérées inefficaces, l’éditorialiste du journal Rai al-Youm estime que le Premier ministre israélien a l’intention à la fois de sauver la face et de demander l’autorisation d’utiliser les avions de combat F-35 dans les prochaines attaques contre les territoires syriens.
« Ce qui inquiète plus particulièrement Netanyahu et son commandement militaire, c’est la présence de troupes spéciales du Hezbollah bénéficiant du soutien de l’Iran pour reconquérir le Golan. Après le retour de la souveraineté du gouvernement syrien au sud du pays, il semble que la reconquête des hauteurs du Golan occupé soit sur le point de se concrétiser suite à la défaite des groupes armés soutenus par Israël et les États-Unis », a noté Atwan.
Il a estimé que la raison pour laquelle Israël a procédé aux attaques au missile contre le territoire syrien lors des opérations de jeudi dernier et n’a pas utilisé ses avions de combat, était qu’il avait peur que les F-16 soient abattus par les systèmes de défense antiaérienne russe S-300 déployés en Syrie après l’incident de l’avion russe Il-20. Selon l’éditorialiste de Rai al-Youm, il est donc probable que Netanyahu se rendra à Bruxelles et rencontrera Pompeo afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser l’avion plus perfectionné F-35, qui serait capable d’échapper à ce type de missiles.
« L’utilisation de ces appareils est soumise à l’approbation des États-Unis, mais leur capacité à échapper aux missiles russes n’est pas avérée. Même s’ils réussissent à atteindre leurs objectifs, ce que le commandement militaire israélien n’a pas pris en considération dans ses calculs, c’est une éventuelle réponse du Hezbollah par des tirs de missile qui pourrait viser des cibles dans les profondeurs des territoires occupés », a-t-il indiqué.
Dans la suite de son article, le journaliste arabe établit une comparaison entre les capacités du Hamas et du Hezbollah pour montrer quelle pourrait être l’ampleur d’une riposte du mouvement de la résistance libanaise à une attaque israélienne : « Quand on voit comment le mouvement du Hamas, dont les armes et le savoir-faire sont inférieurs au Hezbollah et qui est limité à la bande de Gaza, a réussi à lancer 460 roquettes en espace de deux jours sur les villes et les quartiers israéliens voisins de Gaza, tels que Sdérot, Ashkelon et Ashdod, que se passerait-il si le Hezbollah ciblait avec ses missiles des villes comme Jaffa, Haïfa et Tel-Aviv ? »