Le ministre iranien des Affaires étrangères a réagi à une déclaration de Brian Hook portant sur une résolution de l’ONU qui confirme l’accord nucléaire.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a publié, le mardi 4 décembre, un tweet pour montrer comment les Américains ont reconnu la nature légale des tests balistiques en Iran.
« Se moquer du Conseil de sécurité des Nations unies, cela ne dissimulera pas le manquement à leurs obligations et n’empêchera pas de tenir les États-Unis pour responsables du manquement à leurs engagements. Notamment lorsque les États-Unis admettent que la résolution 2231 n’interdit pas les capacités de dissuasion de l’Iran. Plutôt que de saper la résolution 2231, il vaut mieux l’honorer », écrit Mohammad Javad Zarif.
La résolution 2231 a été adoptée, en été 2015, par le Conseil de sécurité de l’ONU en vue de confirmer l’accord nucléaire qui venait d’être signé entre l’Iran et les 5+1. La ratification de cette résolution a entraîné l’annulation d’autres résolutions du Conseil de sécurité qui avaient auparavant été adoptées à l’encontre de l’Iran.
Mohammad Javad Zarif a annexé, à son tweet, la déclaration de Brian Hook, représentant spécial américain pour l’Iran, dans laquelle il a reconnu que la résolution 2231 du Conseil de sécurité n’imposait aucune restriction aux tests de missiles en Iran.
Dans une déclaration, publiée le 20 septembre, Brian Hook a écrit : « La résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui confirme officiellement l’accord nucléaire signé avec l’Iran et qui a annulé la résolution 1929, contient des propos empreints de crédulité et elle est porteuse d’une bonne nouvelle pour les Iraniens qui ont exercé un intense lobbying pour y parvenir. »
Making a mockery of the UNSC won't obscure failure to fulfill obligations & to hold US to account over non-compliance. Esp when even US admits that UNSCR2231 does NOT prohibit Iran's deterrent capabilities. Rather than undermining 2231, better to work towards its adherence by all pic.twitter.com/WumPUftS4K
— Javad Zarif (@JZarif) December 4, 2018
Quand Brian Hook fait son mea culpa
Brian Hook continue : « Comme le stipule cette résolution, l’Iran est uniquement tenu de ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques ayant la capacité de porter des ogives nucléaires. »
Le deux poids deux mesures à l’Américaine
Brian Hook et d’autres responsables de l’administration américaine accusent l’Iran d’avoir violé la résolution 2231 en faisant des tests balistiques, bien qu’ils reconnaissent en même temps que les tests balistiques ne sont pas interdits par cette résolution. Conformément au droit international, les déclarations contradictoires ne sont pas dignes d’être entendues.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a affirmé, le samedi 1er décembre, sur son compte Twitter, que « l’Iran a testé un missile balistique à moyenne portée ayant la capacité de porter plusieurs têtes ». Il a prétendu que le test de ce missile aurait violé la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
La résolution 2231 et les obligations de l’Iran
La résolution 2231 du Conseil de sécurité adresse une demande non contraignante à l’Iran ; elle lui demande de ne pas tester les missiles qui ont été conçus pour porter des ogives atomiques. En réaction, l’Iran a souligné qu’aucun des missiles qu’il avait testés n’avait pas été conçu pour porter des têtes nucléaires.
La résolution 1929 du Conseil de sécurité indiquait que « le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé que l’Iran ne doit pas » mener des activités liées aux missiles balistiques. Cependant, le ton s’est atténué dans la résolution 2231 selon laquelle « le Conseil de sécurité de l’ONU demande à l’Iran » de ne pas mener des activités liées aux missiles balistiques.
En plus, la résolution 2231 demande à l’Iran de ne pas développer des missiles qui « ont été conçus pour porter les têtes nucléaires ».
La République islamique d’Iran a souligné, à maintes reprises, qu’elle n’avait jamais testé les missiles ayant la capacité de porter des ogives nucléaires et qu’elle n’envisageait pas d’en fabriquer non plus.