Début octobre, les États-Unis ont annoncé ne plus avoir la possibilité de maintenir toute leur flotte dans les eaux du golfe Persique. Les responsables et les experts militaires américains disent que l’armée US a même réduit sa présence navale dans cette région. Depuis que le destroyer USS Theodore Roosevelt est parti vers le Pacifique en mars, aucun autre navire n’est venu le remplacer dans les eaux du golfe Persique. C’est la première fois, en vingt ans, qu’aucun porte-avions américain n'est présent dans le golfe Persique.
En octobre, le secrétaire à la Défense américain, James Mattis, a retiré quatre systèmes de défense antimissile Patriot de la Jordanie, du Koweït et de Bahreïn, pour concentrer, a-t-il dit, "la puissance militaire des USA sur la Chine et la Russie". Mais la stratégie anit-chinoise et anti-russe du Pentagone n'est peut-être pas la seule raison de ce nouvel état des choses. Les États-Unis se trouvent désormais face à un nouveau défi de taille : la surveillance renforcée de l'Iran dans le golfe Persique.
En se référant à la nouvelle donne régionale, le général de division Abdol-Rahim Moussavi, commandant en chef de l’armée iranienne s'est réjoui de la coopération accrue entre l’armée et le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) qui a eu pour résultat immédiat une réduction sensible des actes de provocation américains dans les eaux du golfe Persique.
Lors d’une cérémonie officielle ce samedi 1er décembre, le destroyer iranien « Sahand » a intégré la flotte navale, événement qui a servi d’occasion au général Moussavi de rendre hommage à « tous les marins iraniens qui se sont courageusement battus contre l’ennemi et ont rendu possible, l’impossible » : « Les progrès que nous avons su réaliser, nombres de bâtiment que nous avons conçus, cette présence iranienne à travers les océans, nous les devons tous à nos martyrs ».
« La force navale iranienne occupe une place de choix au cœur de la stratégie de défense nationale : la création des bases navales comme celle de Chabahar ou encore l’élargissement la flotte iranienne en partenariat avec le secteur d’industries du ministère de la Défense, ainsi que des sociétés scientifiques et industrielles ont tous contribué au renforcement de nos capacités maritimes », a-t-il souligné.
Et le général Moussavi d’ajouter :
« La coopération des forces maritimes de l’armée et du Corps des gardiens de la Révolution islamique est entrée dans une nouvelle phase. C’est une synergie bien significative : dans le stricte objectif de rendre cette grande voie maritime bien sûre, l’Iran contrôle désormais le golfe Persique, le détroit d’Hormuz et la mer d’Oman. C’est un état de faits qui a neutralisé bien d’actes provocateurs de l’ennemi et a assuré la sécurité de la région. »
Ancien commandant en chef des forces navales du CGRI et actuel coordinateur adjoint de cette même force, le général de brigade Ali Fadavi avait noté il y a quelques temps "une diminution sensible du nombre d'incidents impliquant les bâtiments de guerre américain": « Ces derniers mois, la Marine américaine semble avoir changé de cap dans les eaux du golfe Persique. C'est un revirement significatif en termes de stratégie américaine dans les eaux du golfe Persique qui n'est pas passé inaperçu », avait affirmé le commandant Fadavi avant d'ajouter : « Les navires US se sont éloignés des frontières maritimes de l’Iran au moment où Donald Trump a annoncé le retrait de Washington de l’accord nucléaire. Les Américains, eux-mêmes, ont reconnu avoir retiré leurs navires par crainte d’une réaction de l’Iran dans les eaux du golfe Persique ».