Le président russe, Vladimir Poutine, s’est entretenu par téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Il a qualifié les manœuvres des navires ukrainiens en mer d’Azov de « provocations » et appelé les autorités allemandes à user de leur influence pour les stopper.
Lors de cet entretien effectué à l’initiative de Mme Merkel, Vladimir Poutine a condamné l’incident naval entre l’Ukraine et la Russie dans le détroit de Kertch qui relie la mer d’Azov à la mer Noire, rapporte l’agence TASS.
Le communiqué du bureau de presse du Kremlin annonce que les deux parties ont passé en revue l’incident du 25 novembre dans le détroit de Kertch. Poutine a estimé que l’action des navires ukrainiens était une violation du droit international et de l’espace maritime de la Russie. « La responsabilité de tout conflit militaire et de l’escalade des tensions reviendra aux autorités ukrainiennes », a-t-il indiqué.
L’Ukraine et la Russie ont demandé lundi une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU tandis que l’Ukraine s’apprête à voter le déclenchement de loi martiale.
Cette montée des tensions intervient après un sérieux incident survenu dimanche en mer d’Azov. Toute la journée du dimanche, les communiqués successifs de la marine ukrainienne ont fait état d’une escalade et d’un face-à-face entre plusieurs navires de guerre russes et ukrainiens. Celui-ci s’est soldé par des tirs de la marine russe sur trois bateaux ukrainiens.
La mer d’Azov se trouve entre la Crimée, annexée en 2014 par la Russie, et l’Est de l’Ukraine, théâtre d’une guerre avec des séparatistes pro-russes.
Alors que la tension est au maximum, deux nouvelles contradictoires n’arrangent pas les choses : d’un côté, Moscou a arrêté des navires de guerre ukrainiens ayant violé ses eaux territoriales. De l’autre côté, c’est la Russie qui est responsable de s’être « emparée de trois navires ukrainiens ».
Selon un rapport paru sur le site du Centre de recherche sur la mondialisation, la Cour constitutionnelle ukrainienne a récemment donné son feu vert à un projet de loi visant à y inscrire l’objectif final de l’Ukraine, l’obtention de son adhésion à l’OTAN et à l’UE. La décision a été annoncée le lendemain d’une déclaration conjointe des ministères de la Défense du Royaume-Uni et de l’Ukraine qui soulignaient la nécessité d’étendre leur coopération militaire avec le pays.
Les chefs de la défense ont convenu que l’opération Orbital, le programme d’entraînement de l’Armée de terre ukrainienne lancé en 2015, a été une réussite qui doit se poursuivre au moins jusqu’en 2020. Des instructeurs de l’armée britannique, dont la plupart dotés d’une grande expérience des opérations de combat en Irak et en Afghanistan, ont formé plus de 9.500 militaires ukrainiens. Un nombre non spécifié de soldats britanniques seraient envoyés pour former les forces spéciales et les marines ukrainiens, en plus des 100 soldats actuellement déployés dans le pays.
Un navire hydrographique polyvalent sera déployé en mer Noire l’année prochaine pour démontrer le soutien de la Grande-Bretagne à l’Ukraine et garantir la « liberté de navigation » dans ses eaux. Le HMS Echo n’est pas un navire de guerre, mais il bat pavillon de la marine britannique. En septembre dernier, la Grande-Bretagne avait déclaré son intention d’accroître la présence des navires de guerre dans la mer Noire, avec des escales de plus en plus fréquentes à Odessa.
Dans un contexte de tensions croissantes dans la mer d’Azov, la présence navale de l’OTAN y est perçue comme une provocation par la Russie. Un conflit semble imminent et l’Occident a pris le parti de l’Ukraine, bien que Kiev l’ait provoqué.
