La Russie a accusé jeudi l’armée américaine d’avoir formé des terroristes dans la région d’al-Tanf, dans le sud de la Syrie.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que le Kremlin disposait d’informations sur l’entraînement militaire des terroristes par les États-Unis dans la région d’al-Tanf.
« En fait, sous prétexte de lutter contre Daech et afin de contenir l’Iran, une grande base militaire américaine a été installée dans ce pays dans une zone stratégiquement importante adjacente aux frontières de la Syrie, de l’Irak et de la Jordanie, proche de la route reliant Bagdad à Damas. Et là-bas, selon de nombreux témoignages, les terroristes sont en train de recevoir une formation », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe.
Zakharova a noté que l’entraînement des terroristes par les États-Unis dans la zone d’al-Tanf empêchait l’amélioration de la situation humanitaire dans le camp d’al-Rukban, où des dizaines de milliers de personnes déplacées souffrent de très mauvaises conditions de vie.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a exprimé par ailleurs la préoccupation de son pays face au comportement des États-Unis en Syrie et aux attaques lancées par les avions de combat de la coalition internationale dirigée par les États-Unis à Deir ez-Zor.
Zakharova a déclaré que les avions de combat de la coalition internationale continuaient de mener des raids aériens intensifs contre la ville de Hajin dans la campagne de Deir ez-Zor, faisant ainsi de nombreuses victimes civiles.
« Malgré les confirmations sur l’utilisation du phosphore blanc par la coalition à plusieurs reprises pour pilonner la ville de Hajin, Washington s’acharne toujours à nier ces faits », a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué que des représentants du Croissant-Rouge syrien ont été empêchés d’entrer dans le camp d’al-Rukban où la violence est généralisée, appelant les médias américains et européens à faire la lumière sur ce qui se passe dans le camp de manière honnête et transparente.
En ce qui concerne l’accord de Sotchi sur Idlib, Mme Zakharova a déclaré que la situation à Idlib était toujours préoccupante et qu’en dépit de tous les efforts déployés pour mettre en œuvre l’accord, des obstacles empêchaient toujours l’établissement d’une zone démilitarisée à Idlib.
Les propos de Zakharova interviennent alors que des groupes terroristes soutenus par les États-Unis refusent d’appliquer l’accord de Sotchi, et que l’armée de l’air russe a d’ores et déjà entamé des vols de reconnaissance au-dessus de la province d’Idlib.
La reprise des vols de reconnaissance russes dans les provinces d’Idlib et de Hama intervient quelques jours à peine après que l’armée syrienne a annoncé qu’elle lancerait une nouvelle opération militaire dans la partie sud-est de la zone de désescalade.
L’accord signé le 17 septembre à Sotchi entre les présidents russe et turc a prévu la mise en place d’une zone démilitarisée à Idlib, le dernier grand fief des terroristes en Syrie.