TV
Infos   /   Europe   /   E-PRESS   /   L’INFO EN CONTINU

E-press du 10 novembre 2018

Rafale français. (Photo d'illustration)

Au sommaire :

Rafale : les USA trahissent encore la France

Lors d’une conférence de presse donnée en juin 2013 à l’occasion de l’ouverture du salon du Bourget, Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, était bien décidé à proposer le Rafale à Ottawa, qui, après une vive polémique, venait de remettre en cause l’achat de 65 avions américains F-35A Lightning II pour remplacer les CF-18 de l’Aviation royale canadienne.

En 2016, M. Trappier confirma une fois encore l’intérêt de Dassault Aviation pour le marché canadien, y voyant une vraie « opportunité ». Toutefois, il y mit un bémol : « Si le premier ministre, M. Trudeau […], renonce au F-35, nous serions candidats avec le Rafale. Mais cela ne veut pas dire que nous gagnerions automatiquement. Nous aurions de toute façon à nous battre contre d’autres avions américains. Il faudrait être sûr que nous ne soyons pas là pour jouer les lièvres », avait-il lâché dans les colonnes de l’hebdomadaire Challenges.

Alors que les autorités canadiennes ont lancé la procédure visant à acquérir 88 nouveaux avions de combat d’ici 2025 et que, à cette fin, elles ont sollicité cinq constructeurs, dont Dassault Aviation, le Rafale ne fera finalement pas acte de candidature.

L’information, donnée dans un premier temps par l’agence Reuters, a été confirmée par un responsable de la Direction générale de l’armement (DGA), le 8 novembre.

« Hier, nous avons eu un échange avec nos homologues canadiens. Je suis donc en mesure de confirmer que Dassault ne participera pas » à cet appel d’offres, a en effet déclaré Thierry Carlier, le directeur du développement international de la DGA.

« À ce stade, on était dans un “Request for Information”, une phase d’échanges préliminaires sur les conditions dans lesquelles allait se dérouler cette compétition. On leur avait dit dès le départ qu’on était pas certain à l’issue de cette phase d’échanges qu’on y participerait avec le Rafale. Effectivement, c’est ce qui s’est passé », a ajouté M. Carlier.

Comme l’avait précisé Reuters, cette décision serait liée au fait que la France ne fait pas partie du « Club des 5 Eyes », qui regroupe les services de renseignement des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande. Bien que « fermé », il est pourtant « ouvert à la France », comme l’affirmèrent des responsables de la Direction du renseignement militaire (DRM), en février dernier. Et c’est pour cela que Paris n’a pas jugé utile de le rejoindre en tant que membre à part entière.

Cela étant, cette raison avancée par Reuters peut sembler surprenante étant donné que l’interopérabilité est censée être la règle au sein de l’OTAN, dont sont membres la France et le Canada. Toutefois, lors d’une audition parlementaire, en mars dernier, M. Trappier avait dénoncé l’attitude des États-Unis dans ce domaine.

« Le modèle américain du F-35 casse ces codes et vous dit : “Il n’y a plus interopérabilité, il y a intégration avec le F-35. C’est à dire que vous êtes Américains ou vous n’êtes pas. C’est proprement scandaleux que l’OTAN accepte ça. Normalement, c’est l’interopérabilité et on est train de passer à l’uniformisation et à l’intégration dans les armées américaines », s’était emporté le PDG de Dassault Aviation.

Interrogé pour savoir si le fait de ne pas appartenir au « Club des 5 Eyes » a influencé la décision de ne pas soumettre le Rafale à l’appel d’offres canadien, le responsable de la DGA a répondu par l’affirmative, d’après l’AFP. « On a considéré qu’un certain nombre de conditions n’étaient pas remplies pour que ça représente un intérêt », a-t-il dit.

Le cahier des charges relatif au futur avion de combat canadien devrait être publié d’ici mai 2019. Pour ce contrat, évalué à 13 milliards d’euros, il ne reste plus donc que quatre candidats en lice. Et si cette question de l’appartenance ou pas au « Club des 5 Eyes » doit effectivement jouer, alors le Gripen E/F du suédois Saab ne devrait avoir aucune chance de l’emporter d’autan plus que la Suède n’est pas membre de l’OTAN… même si elle en est proche.

Resterait donc le F-35A de Lockheed-Martin, le F/A-18 Super Hornet de Boeing, lequel a eu des démêlés avec le gouvernement canadien au sujet de Bombardier et l’Eurofighter Typhoon européen, dont la candidature est défendue par le Royaume-Uni.

Trump insulte le président français sur le sol français ! 

Le président américain Donald Trump a dénoncé vendredi soir, à son arrivée à Paris, les propos « très insultants » de son homologue français sur la création d’une armée européenne.

À peine avait-il posé pied à terre sur le tarmac de l’aéroport d’Orly que le président américain Donald Trump s’est fendu d’un tweet ravageur à l’encontre d’Emmanuel Macron, qui a annoncé mardi vouloir créer une armée européenne : « Le président Macron vient de suggérer que l’Europe crée sa propre armée pour se protéger contre les États-Unis, la Chine et la Russie. C’est très insultant, mais peut-être que l’Europe devrait d’abord payer sa participation à l’OTAN, que les États-Unis subventionnent largement. »

Une vidéo tournée à l’Élysée et fraîchement mise en ligne montre les deux chefs d’État s’arrêter sur une marche de l’escalier et poser pour être pris en photo. Et c’est à ce moment précis que Donald Trump refuse, et avec quelle froideur, de serrer la main de Macron qui lui avait tendu la sienne chaleureusement, peut-être un geste de rancune.

Quelle qu’en soit la raison, pris de court et ne sachant plus quoi faire de sa main pendue, Macron, dans une dernière tentative, a essayer de sauver l’honneur devant les cameras en montrant son pouce.

Iran : comment Donald Trump impose sa loi à la France

Bien que la Macronie feigne l’indifférence, en France l’opinion publique ne cesse de tenir rigueur à un État français qui a abandonné totalement ses entreprises face aux sanctions extraterriroriales US, surtout sur le marché iranien.

Une récente émission de RTL reflète le degré de frustration des Français apprenant à leurs dépens le comportement moutonnier de leurs dirigeants, incapables de toute action en dehors de ce que leur dicte l’empire étasunien et leur étonnement de voir avec quelle rapidité l’arrogance US est en train de leur imposer ses propres règles du jeu pour les priver de toute souveraineté.

Depuis le lundi 29 octobre, les entreprises françaises sont obligées d’appliquer, contre leur gré, les sanctions commerciales décidées par les États-Unis contre l’Iran. Comment a-t-on pu en arriver à une situation aussi absurde ?

En fait, tout est parti de la décision de Donald Trump, en mai dernier, de rétablir des sanctions contre Téhéran. Trump se donnant toutes les raisons du monde de dire que l’Iran ne respecte pas son engagement de sortir du nucléaire, il a donc banni le commerce avec la République islamique.

Du coup, la plupart des grandes entreprises du monde entier ont arrêté de commercer avec l’Iran, malgré les intérêts commerciaux que le pays représente pour elles.

En France, ce sont par exemple Peugeot-Citroën ou encore Total, qui ont dû se retirer du gigantesque projet gazier de Pars-Sud, en cédant, c’est un comble, ses intérêts à un Chinois.

Les États-Unis se sont crus tout permis en imposant leur loi à des entreprises françaises, mais comment ?

C’est d’autant plus paradoxal que le gouvernement français ne veut ni sortir de l’accord avec Téhéran, ni appliquer de sanctions. Cela veut dire que ce que décide Washington est plus important pour nos entreprises que ce que décide Paris...

Ça s’explique par plusieurs raisons. Dès lors que les États-Unis frappent de sanctions un pays, toute entreprise qui utilise le dollar, la devise américaine (qui est aussi la monnaie mondiale au moins pour l’heure, en particulier pour l’énergie), est justiciable devant la justice américaine. On a vu par exemple BNP Paribas frappée d’une amende de 9 milliards de dollars (soit 8 milliards d’euros), pour avoir outrepassé un embargo décidé par Washington.

Autrement dit, en voulant désobéir aux règles du marché que leur fixent les USA, les banques françaises risquent de perdre la possibilité d’exercer aux États-Unis.

Pour une banque, cela reviendrait a se couper de la première place financière mondiale. Il en va de même pour une entreprise pétrolière de premier plan comme Total.

Mais l’arrivée de nouvelles sanctions anti-iraniennes a encore compliqué la situation.

En effet, toutes les transactions financières internationales passent via une société de droit belge, qui s’appelle Swift.

C’est une sorte de notaire international qui réalise et certifie quelque 25 millions de transactions électroniques par jour entre 11 000 banques, sur plus de 200 pays, pour des milliers de milliards de dollars.

C’est en quelque sorte l’artère de la mondialisation. Swift, bien que basée en Europe, près de Bruxelles, vient de déconnecter les banques iraniennes, parce qu’elle a peur de subir les mesures de rétorsion américaines. Et les entreprises européennes ne peuvent donc plus commercer avec l’Iran.

Bruno Le Maire a proposé de monter un canal concurrent (en euros et pas en dollars) pour prendre le relais de Swift. Pour le moment, aucun pays au sein de l’UE n’a soutenu l’initiative, notamment parce que justement aucun membre du bloc ne veut héberger cette nouvelle entreprise, là encore par crainte de représailles américaines.

En tout cas, l’Iran et la Russie n’ont pas attendu que l’Europe et la France surmontent un jour leur crainte pour pouvoir contourner les mesures extraterritoriales anti-européennes des États-Unis. Ils ont créé, de leur propre initiative, un substitut à Swift, qui est entré en fonctions le 4 novembre au soir, soit quelques heures après l’entrée en vigueur de la toute dernière série de sanctions anti-iraniennes.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV