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Syrie: soutien US aux Kurdes n’est plus au rendez-vous

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars de l'armée américaine en Syrie. ©AFP (Photo d'archive)

Convaincus d’avoir été trahis par Washington, les Kurdes commencent à tourner le dos vers le gouvernement syrien pour faire face aux menaces d’Ankara. En effet la stratégie des généraux américains dans l'est de l'Euphrate se précise, depuis que le Commandant en chef du CentCom US, le général Votel a effectué une visite inopinée à la base US à Al-Tanf : les États-Unis ont choisi de jouer la carte "Daech" contre la carte "Kurde" et ce, pour attirer les faveurs d'Ankara et de l'éloigner de l'axe Syrie/Russie/Iran. Les acrobaties propres aux politiques turques ont d'ailleurs bien aidé les Américains dans leur dessin.

Si à Idlib, les terroristes (Al-Nosra et pro-Ankara) semblent avoir refait une santé propre à leur permettre de reprendre leurs attaques contre les positions de l'armée syrienne et de ses alliés, plus au sud, à Deir ez-Zor, les Forces démocratiques syriennes (FDS) viennent de s'arrêter tout net face à l'avancée des terroristes de Daech. Cette avancée est commode pour les Américains à double titre : elle justifie d'abord l'extension de leurs opérations militaires sur la rive orientale tout en donnant à Ankara les gages qu'il veut concernant une "mise hors d'état de nuire des Kurdes". C'est une manœuvre à l'adresse de la Turquie qui vient de reprendre ses patrouilles militaires conjointes avec les Américains à Manbij. Alors les Kurdes, dindon de la farce ? Visiblement oui et doublement. Après avoir perdu Manbij, les Kurdes ont tenté un rapprochement avec Damas mais se sont ravisés pour cause des promesses US. Ils sont allés mêmes jusqu'à tuer des officiers de l'armée syrienne à Hassakeh. Peuvent-ils espérer un retour à la case départ avec l'État syrien? En tout cas, ils n'ont pas trop de choix. 

À la mi-octobre, les avions de combat américains ont violemment bombardé les forces kurdes et ils ont prétendu les avoir pris pour cible par erreur. Ce fut avant l'assaut violente de Daech. Une fois l'assaut lancé, les Américains ont refusé de leur apporter leur soutien aérien. Les Kurdes ne font plus d'illusion. Ils appellent désormais à l'unité face à la Turquie tout en faisant appel à l'État syrien.

« Les agressions d’Ankara contre le nord syrien constituent la violation flagrante des lois et des traités internationaux et Damas doit en assumer toutes les responsabilités », ont déclaré les partis kurdes dans un communiqué, appelant Damas à la solidarité pour y faire face.

« Il appartient également à la communauté internationale d’assumer sa charge de maintenir la sécurité de la région, de résoudre la crise syrienne par le dialogue mais surtout de prendre des mesures strictes face aux politiques belliqueuses d’Ankara », ajoute le communiqué.

Conjointement aux opérations des Forces démocratiques syriennes pour chasser les résidus de Daech du reste de ses fiefs à Deir ez-Zor, Ankara a intensifié ses opérations dans le nord syrien.

Le communiqué des partis kurdes intervient alors que les services des renseignements turcs invitent l’Armée syrienne libres et ses affiliés à s’apprêter pour lancer de nouvelles opérations contre les Kurdes syriens opérant sur la bande frontalière entre la Syrie et la Turquie.

Lors d’une réunion, tenue le vendredi 2 novembre, dans la ville syrienne d’Afrin dans le nord-ouest d’Alep, les membres des services du renseignement turc ont appelé les commandants du groupe terroriste de l’Armée syrienne libres (ASL) et leurs affiliés à s’apprêter à lancer de nouvelles opérations contre les Kurdes syriens opérant dans la bande frontalière entre la Syrie et la Turquie, qui va de l’est de l’Euphrate, près de la ville de Jarablous jusqu’à la côte occidentale de la rive du Tigre dans le triangle frontalier situé entre la Syrie, la Turquie et l’Irak des Kurdes syrien, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affilié aux groupes terroristes.

Lire aussi : Est de l'Euphrate: les Kurdes soutenus par les USA cibles de l'armée turque et de Daech

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SOURCE: FRENCH PRESS TV