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Yémen : Ansarallah soutient les pourparlers sans condition préalable

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Lors d’une manifestation dans la capitale Sanaa, le 12 août 2018, des enfants yéménites brandissent une pancarte contre un raid aérien meurtrier sur un bus scolaire à Saada. ©AFP

Le mouvement yéménite Ansarallah s’est opposé à une proposition américaine de médiation visant à résoudre le conflit au Yémen, tenant Washington pour responsable de l’agression menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen.

Mohammed al-Bakhiti, membre du Conseil politique d’Ansarallah, a déclaré mercredi à la chaîne arabophone iranienne Al-Alam que la paix serait rétablie au Yémen si les États-Unis mettaient fin à leur guerre contre ce pays appauvri.

Il a également exprimé son opposition à toute solution à la crise yéménite qui remettrait en cause l’indépendance et la souveraineté du pays.

Suite à l’augmentation des critiques internationales à l’égard de Riyad pour avoir assassiné le journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi dans son consulat à Istanbul, des responsables américains ont appelé mardi à un cessez-le-feu au Yémen et ont demandé que les parties au conflit se rendent à la table des négociations dans un délai d’un mois.

Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déclaré que les États-Unis surveillaient le conflit « depuis assez longtemps » et qu’il pensait que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étaient prêts à négocier.

« Nous devons avancer vers un effort de paix ici, et nous ne pouvons pas dire que nous ferons cela plus tard », a-t-il déclaré. « Nous devons le faire dans les 30 prochains jours. »

L’appel de Mattis a ensuite été repris par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a exhorté la coalition à mettre fin aux frappes aériennes dans les zones peuplées du Yémen, affirmant que « le moment est venu pour la cessation des hostilités ».

Al-Bakhiti a en outre souligné que son pays était pour l’arrêt du conflit et le début des négociations sans aucune condition préalable.

Le plan de Mattis, soutenu par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, vise à atteindre des objectifs qui n’ont pas été atteints pendant la guerre au Yémen, a-t-il ajouté.

Exprimant son opposition à toute solution à la crise yéménite qui ne reconnaîtrait pas l’indépendance et la souveraineté du pays, M. al-Bakhiti a dit que la solution proposée par Washington pour le conflit au Yémen prévoyait la division du pays.

Le haut membre du Conseil politique d’Ansarallah a indiqué que son mouvement s’opposerait au plan des Américains puisque les États-Unis sont considérés comme un contributeur majeur à l’agression au Yémen. « Pour cette raison, l’instauration de la paix au Yémen exige la cessation de l’agression américaine contre le Yémen », a-t-il précisé.

La seule solution à la crise réside dans les pourparlers inter-yéménites et la non-ingérence des parties étrangères, a déclaré le responsable yéménite.

En mars 2015, l’Arabie saoudite et ses alliés ont lancé une guerre brutale contre le Yémen afin de ramener au pouvoir l’ancien gouvernement allié à Riyad et d’écraser le mouvement Ansarallah.

La guerre soutenue par les Occidentaux n’a toutefois pas encore permis d’atteindre les objectifs fixés, grâce à la farouche résistance des troupes yéménites et des combattants d’Ansarallah.

L’offensive, conjuguée à un blocus naval, a détruit les infrastructures du Yémen et conduit à la famine ainsi qu’à une épidémie de choléra dans le pays, qui dépend à présent des importations. Des dizaines de milliers de personnes ont également perdu la vie dans le conflit.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV