Quelques jours après la visite inopinée du commandant Votel à al-Tanf, où les États-Unis et l’OTAN disposent d’un CENTCOM qui devrait leur permettre de repousser tant qu’ils le souhaitent les forces syriennes et leurs alliés sur la rive est de l’Euphrate et de s’emparer des localités stratégiques et des richesses pétrogazieres de cette région, Daech s’est livré à un véritable massacre : pas moins de 60 membres des FDS ont été tués ! Les sources proches de l’armée syrienne évoquent même un bilan infiniment plus lourd.
Il s’agit de combattants mercenaires d’un groupe soutenu directement par les États-Unis qui ont été tués au combat dans l’Est désertique de la Syrie face à un Daech qui normalement ne devrait être ni mieux armé ni plus combatif que les Kurdes. En effet, pour ceux qui comme les Russes et l’armée syrienne surveillent nuit et jour les agissements US à al-Tanf, Daech n’aurait jamais agi de la sorte sans que le CENTCOM le lui demande. À vrai dire, l’offensive de Daech, menée à l’aide d’armes lourdes contre le groupe supplétif US, n’a pas été contrée par les hélicoptères d’attaque US comme ce fut le cas lors des combats avec l’armée syrienne ou les forces alliées pro-iraniennes ou russes. Ce fait laisse supposer un piège ou une opération sous faux drapeau visant à contrôler les forces supplétives, peut-être après le rapprochement de ces dernières semaines entre la Turquie et les USA. Mais le massacre des FDS, qui s’obstinent à croire dans le mythe de « l’Amérique salvatrice », pourrait avoir une autre raison.
Le carnage pourrait renvoyer à la quête américaine pour établir une nouvelle situation favorisant la réapparition de Daech dans la région. S’inscrivent dans le même sens les frappes US menées à l’aide d’armes non conventionnelles contre les localités d’Abu Kamal, de Hajin et d’al-Soussa : le samedi 27 octobre, les chasseurs US ont ainsi provoqué la mort de cinq habitants d’al-Soussa alors même que les États-Unis repoussaient les convois d’aide humanitaire destinés aux réfugiés d’al-Rukban, camp encerclé par les forces US près d’al-Tanf. Cela ressemble fort à une manipulation de pions visant à préparer la prochaine bataille de l’Euphrate, une des priorités de Damas après celle, reportée, d’Idlib. Dans tout ceci, il y a une leçon : les pions des USA en sont toujours les premières victimes.