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Yémen : le Pakistan souffle le chaud et le froid

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires pakistanais. (Archives)

En l'espace de dix jours, le nouveau Premier ministre pakistanais a été convoqué à Riyad : la cour Salman a voulu retenter sa chance et engager le Pakistan dans son aventure sans lendemain qu'est la guerre yéménite. En vain. Les six milliards de dollars d'aide et de prime accordés au Pakistan n'ont pas suffi à convaincre la puissante armée pakistanaise à s'engager dans les sables mouvants yéménites. 

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi a ainsi fait part de l’opposition d’Islamabad à l'envoi de troupes au Yémen.

« Le Pakistan n’a pas changé de position sur la guerre au Yémen et aucune force militaire pakistanaise ne sera déployée sur les fronts saoudiens pour combattre les forces yéménites », a-t-il assuré.

En allusion aux crises qui traversent le Yémen, le Premier ministre pakistanais Imran Khan s’est exprimé aussi en ces mêmes termes tout récemment: « Islamabad cherche à rapprocher les pays musulmans, les uns des autres. Partant de là, le gouvernement pakistanais redouble d'efforts pour mettre fin à la guerre au Yémen. »

Le vice-ministre pakistanais de l’Information, Shafqat Jalil avait lui aussi plaidé le 23 juin à la conférence des pays membres de la coalition saoudienne à Djeddah pour des négociations politiques comme uniques moyens de mettre fin à la guerre au Yémen.

« Le Pakistan est pour l’établissement des négociations entre tous les groupes impliqués au Yémen et défendra toutes les mesures en ce sens », avait alors déclaré le diplomate.

D'autre part, Mohammed Ali al-Houthi, le président du Conseil suprême de la Révolution du Yémen a appelé le Premier ministre pakistanais à se rendre au Yémen pour mener des échanges en vue de mettre un terme à la crise et pour qu'il soit témoin de près des évolutions qui traversent le pays.

À noter que le Sénat et l’Assemblée nationale du Pakistan ont réitéré l’impartialité d’Islamabad sur le conflit lancé contre le Yémen.

Suite à l’échec des négociations de Genève sur la paix au Yémen, les efforts des Nations unies pour instaurer le cessez-le-feu dans ce pays se sont avérés inefficaces.

Les appels saoudiens à une participation pakistanaise dans la guerre contre le Yémen interviennent alors que les citoyens pakistanais sont, pour la plupart, contre les politiques de Riyad et celles de ses alliés.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Imran Khan le Pakistan tente de se rapprocher du camp de l’Est.

Pour autant, les gouvernements saoudien et pakistanais ont signé un accord prévoyant un prêt saoudien de 3 milliards de dollars (2,61 milliards d’euros) à Islamabad. 

Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan (g) et le roi saoudien Salmane à Djeddah, le 20 octobre 2018. ©Middle-East Eye

Lors de ces déplacements, Imran Khan a surtout demandé une aide financière colossale pour son pays.

Un protocole de coopération qui a été précisément signé entre les ministres des Finances saoudien et pakistanais et il prévoit que l’Arabie saoudite octroiera une tranche d’aide de 3 milliards de dollars sur une période d’un an.

Islamabad et Riyad se sont également entendus sur une « facilité de paiement différé » jusqu’à 3 milliards de dollars accordé à Islamabad pour du pétrole importé de l'Arabie saoudite.

Cette énorme aide de 6 milliards de dollars de l’Arabie saoudite au Pakistan dépasse les prévisions des analystes et pourrait entraîner une réduction du prêt que le Pakistan doit recevoir du FMI.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV