La Russie et la Turquie pourraient connaître un regain de tensions dans leurs relations puisque rien ne garantit la mise en application des accords signés entre Moscou et Ankara sur la stabilité d’Idlib.
Le quotidien russe Kommersant a publié, ce mardi 16 octobre, un article à propos des récentes évolutions dans la province d’Idlib.
« Le lundi 15 octobre était la date butoir pour la mise en application des accords sur la création d’une zone démilitarisée à Idlib, conclus entre la Russie et la Turquie à la mi-septembre à Sotchi.
Malgré le calme relatif qui règne dans la quatrième zone de désescalade, toujours sous le contrôle des groupes armés, le régime de cessez-le-feu y est régulièrement violé, d’autant plus que la partie la plus importante des accords russo-turcs reste non réalisée ; les groupes armés n’ont pas tous quitté la zone démilitarisée d’Idlib. En réaction au refus du Front al-Nosra de quitter la zone de désescalade à Idlib, les responsables syriens ont lancé un avertissement en menaçant de lancer une agression militaire contre Idlib. Ils ont également demandé à la Russie de prendre une décision ultime à propos d’Idlib.
Un mois après la signature d’un accord entre la Russie et la Turquie sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade à Idlib, le 17 septembre, cette région est menacée par le déclenchement d’une nouvelle série d’agressions militaires. Bien que le retrait d’armes lourdes de la zone démilitarisée à Idlib ait été annoncé la semaine dernière, le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie vient d’annoncer que le régime de cessez-le-feu était régulièrement violé. »
Les groupes terroristes refusent de quitter Idlib
« Dans la foulée, le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham a rendu public un communiqué où il a qualifié de “prématurée » l’application d’un article dudit accord concernant le retrait de tous les groupes terroristes d’Idlib. Quelques heures après la publication de ce communiqué, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a exprimé le mécontentement de Damas vis-à-vis du processus de mise en application des accords de Sotchi. Il n’a pas exclu le début d’une offensive militaire visant à rétablir l’ordre dans cette province. »
Ankara et Riyad rivalisent pour contrôler les groupes armés
« Les accords conclus entre la Turquie et la Russie au sujet d’Idlib n’ont pas encore porté leurs fruits les plus attendus. Les groupes armés illégaux, extrémistes ou non, empêchent l’application du document. Les affrontements qui se sont produits ces derniers jours dans la zone démilitarisée d’Idlib montrent l’échec de la partie turque, qui n’a pas réussi à honorer ses engagements portant sur l’évacuation du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham d’Idlib.
De plus, les récentes déclarations des représentants des groupes armés modérés à propos du rythme accéléré de la formation de l’Armée de libération syrienne (ALS) dans la province d’Idlib prouvent comment cette partie des opposants syriens compte toujours sur le soutien politique et militaire de l’Arabie saoudite. D’autre part, l’accord de Sotchi n’empêche pas le Qatar de continuer d’aider les opposants extrémistes en Syrie. La Turquie a, pour sa part, commencé à opérer une distinction entre les “modérés” et les extrémistes de Hayat Tahrir al-Cham pour pouvoir ainsi soutenir la partie qu’elle appelle “modérée”. »