Deux semaines après le "show onusien" de Netanyahu, le secrétaire général du Hezbollah détaille la nouvelle stratégie du mouvement face au régime de Tel-Aviv.
Vendredi 12 octobre, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a brisé son silence et réagi au show onusien de Benjamin Netanyahu, tenu au micro de l’Assemblée général des Nations-Unies où il a accusé non seulement l'Iran mais aussi la Résistance libanaise d'avoir caché des missiles dans l'aéroport et dans d'autres sites civiles au sud du Liban.
Dans la foulée, le porte-parole de l’armée israélienne a menacé de lancer des frappes contre l'aéroport et autres zones civiles libanaises dans le but de détruire "les centres de conversion des missiles du Hezbollah".
Pourquoi Nasrallah attend-t-il plus de deux semaines pour répondre à Netanyahu ?
Vendredi 12 octobre, le leader du mouvement de la Résistance a pris très clairement position et a réagi aux allégations de l'Israélien. Le discours de Nasrallah en vidéo-conférence a en vérité donné une idée claire et précise de la nouvelle approche du Hezbollah en termes défensifs.
Mis à part le contenu du discours, le moment du discours avait été soigneusement choisi. Nasrallah a mis deux semaines avant de répondre aux accusations proférées par Netanyahu. C'est long, très long et cela prouve que le Hezbollah n'y attache pas une grande importance. Israël a effectivement perdu beaucoup de sa crédibilité depuis que Netanyahu le gouverne.
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À vrai dire, Netanyahu n'a surpris personne : le Hezbollah n’a jamais caché avoir développé un programme balistique. Ce que le monde ignorait pourtant aura été le fait que la Résistance possède aussi des "missiles de haute précision". Certains analystes ont vu même à travers le discours-spectacle de Netanyahu une réaction "passive" à l'annonce de l'acquisition par le Hezbollah des missiles de haute précision.
Le Hezbollah reconnaît sa puissance défensive, mais semble vouloir maintenir le flou sur les caractéristiques de ses missiles et ne pas médiatiser les détails de ses programmes balistiques. Dans son vidéo-conférence à Beyrouth, vendredi, Seyyed Hassan Nasrallah affirme à l’adresse de son auditoire :
« Dans le cadre de notre stratégie militaire au sein de la Résistance, nous avons opté pour la politique de "l'ambiguïté constructive". La politique de la Résistance consiste à dissimuler ses sites défensifs et à garder dans un halo d’incertitude ses projets de défense ».
La stratégie du Hezbollah consiste à la fois à donner des "informations générales" sur son potentiel défensif et en même temps à "maintenir le flou sur sa puissance dissuasive". Cela lui permettra de réduire à néant les chances de l'ennemi à pouvoir le surprendre, en cas d'une confrontation militaire.
