Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les États-Unis avaient livré 19 000 camions transportant des armes et des munitions aux terroristes opérant en Syrie.
Le chef de l’État turc a prétendu que la présence militaire turque en Syrie répondait "à l'invitation du peuple innocent syrien". "Lorsque le peuple syrien se prononcera par des élections, nous quitterons la Syrie", a-t-il dit lors d'un forum tenu hier, jeudi 4 octobre, à Istanbul.
Il a appelé à la cessation du soutien américain aux groupes terroristes actifs sur le territoire syrien et à l’arrêt de la livraison d’armes par les USA aux groupes armés qui y sèment la mort indiquant: "Peu importe de savoir par quel type d’armes les êtres humains sont massacrés: les armes chimiques ou conventionnelles."
Erdogan n’a pas manqué d’appeler à une lutte commune contre les groupes terroristes. Il s’est ensuite adressé aux États-Unis en ces termes: "Un jour viendra enfin où vous aussi, vous serez hantés par les groupes terroristes. "
"Les États-Unis ont établi 22 bases militaires en Syrie et la Russie en y dispose 5 qui sont renforcées de jour en jour. Il faudrait se demander pourquoi ces bases y ont été installées", s’est-il interrogé.
Plus loin dans ses propos le chef de l’État turc a indiqué: "Les prétendus défenseurs de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie construisent 22 bases militaires en Syrie. Ils pillent le pétrole de Deir ez-Zor et prétendent que le peuple syrien vit dans une misère noire. Après, ils demandent à la Turquie de retirer ses troupes."
La Turquie a lancé deux opérations baptisées "Bouclier de l'Euphrate" et "Rameau d’olivier" en Syrie et envahi quatre mille kilomètres du nord de ce pays dont Afrin, Jarablus, al-Bab et Azaz.
Le président turc a également signalé: "Le gouvernement syrien n'a pas invité les États-Unis sur son territoire, mais les Syriens ont convié la Turquie à réinstaurer la paix et la stabilité dans ces régions." Et d’ajouter: "3,5 millions de civils étaient en danger dans la ville d'Idlib, mais nous avons tenté d'empêcher la production d’une catastrophe dans cette poche syrienne. Nous sommes arrivés à cette fin grâce aux négociations organisées à Sotchi, Ankara et Téhéran."
Le leader turc a de nouveau plaidé en faveur d'une réforme de l'ONU. Il s’est penché aussi sur l’affaire de la Palestine: "Pourquoi aucune issue n’a été trouvée jusqu’à présent pour le conflit israélo-palestinien ? Des milliers de résolutions anti-israéliennes ont été approuvées à l’ONU mais sont restées lettre morte. Pourquoi ? Car le Conseil de sécurité regroupe cinq membres permanents dont l’un dispose du droit de veto."
Selon Erdogan, chacun des 193 pays des Nations unies mérite le droit d'être représenté à tour de rôle au Conseil de sécurité. "Nous demandons que justice soit faite, car l'initiative de la mise en place de l'ONU était basée sur l'idée de garantir une justice globale", a-t-il rajouté.
L’Organisation des Nations unies, a-t-il poursuivi, n’a pas réussi à satisfaire le besoin de justice universelle.
"La situation en Afghanistan, au Yémen, en Syrie et à l’État de Rakhine au Myanmar est bel et bien claire pour tout le monde. L’ONU ne prend aucune mesure pour obvier aux problèmes dans ces régions et n’a pas été en mesure de résoudre le problème chypriote", a-t-il déploré. Et de conclure: "À l'heure actuelle, le Conseil de sécurité ne représente pas tous les pays du monde et les Nations unies ont besoin de réformes structurelles."