Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les États-Unis n’avaient pas respecté le calendrier convenu pour le retrait des milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) de la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie.
Comme les deux alliés de l’OTAN en étaient convenus en juin, les forces turques et américaines effectuent actuellement des patrouilles à Manbij pour nettoyer la zone des milices YPG, un groupe que la Turquie considère comme une organisation terroriste liée à des militants kurdes.
Pour autant, M. Erdogan a déclaré que les forces des YPG restaient à Manbij et a accusé les États-Unis de ne pas respecter leurs engagements dans le cadre de la feuille de route adoptée en juin, a rapporté vendredi le journal Hürriyet cité par Reuters.
« Les États-Unis n’ont certainement pas respecté le calendrier convenu de la feuille de route sur la ville de Manbij ; les milices YPG n’ayant pas quitté la zone. Les vrais propriétaires de la région ne sont pas encore revenus », a déclaré M. Erdogan à la presse à l’issue de sa récente visite à New York pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies. « Les États-Unis n’ont pas tenu leur promesse ici », a-t-il ajouté.
Le soutien de Washington aux YPG suscite la colère d’Ankara qui, avant l’accord de juin, avait menacé de lancer une offensive terrestre contre les YPG à Manbij bien que les troupes américaines y soient stationnées.
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Avant l’accord avec Washington, la Turquie avait même mené deux opérations transfrontalières contre les YPG en Syrie.
En juin dernier, Washington et Ankara s’étaient mis d’accord, après des mois des dissensions, sur la mise en œuvre d’une feuille de route selon laquelle les milices des YPG devaient se retirer de Manbij et laisser la place aux forces turques et américaines censées assurer conjointement la sécurité et la stabilité de cette localité stratégique pour les Kurdes syriens.
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Quant à Idlib, la dernière province syrienne tenue par les terroristes, où les troupes russes et turques tentaient de créer une nouvelle zone démilitarisée, le sommet de Téhéran a porté ses fruits. Mais en dépit d’objectifs communs avec l’Iran et la Russie, Erdogan a ses propres préoccupations.
Le président turc a déclaré que la Turquie donnait la priorité à la destruction des armes lourdes détenues par les terroristes.
« Nous attachons une grande importance aux armes lourdes dont disposent les groupes terroristes. La plus grande partie du travail est accomplie par notre agence de renseignement. Les efforts vont bien train », a noté Erdogan.
Selon le plan, les terroristes doivent se retirer d’Idlib d’ici le mois prochain.