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Base russe à Hmeimim frappée : la France agit de concert avec Israël

Iliouchine Il-20M russe.(Photo d'illsutration)

Alors que la France de Macron n'a cessé ces dernières semaines de multiplier menaces et mises en garde à l'encontre de la Syrie et de ses alliés iranien et russe, affirmant qu'elle n'hésiterait pas à attaquer militairement les positions de l'armée syrienne, un bâtiment de guerre français a visé un avion IL-20 russe au-dessus de la Méditerranée, à 25 kilomètre de la côte de Lattaquié. 14 militaires russes se trouvaient à bord.

L'appareil est depuis disparu des radars et les recherches ont été lancés. Il est vrai que l'état-major de l'armée française a toute de suite démenti toute implication mais les radars russes ont visualisé les tirs depuis la frégate Auvergne.  

C'est un acte de guerre qui se produit à peine quelques heures après un "accord sérieux" entre la Russie et la Turquie conclu à Sotchi. Mais diable quelle mouche a piqué la "Macronie" pour vouloir engager si dangereusement la France dans un face-a-face direct avec la Russie? Après tout, aucun simulacre d'attaque chimique n'a eu lieu à Idlib pour que Paris passe à l'acte. La réponse, c'est le ministère russe de la Défense qui la fournit : les tirs de missiles effectués depuis la frégate "Auvergne" ont coïncidé avec les frappes aux missiles de quatre F-16 israéliens qui ont visé, le lundi 17 septembre, l'aérodrome de Hmeimim et un centre militaire à Homs.

La frégate française Auvergne.(Archives)

La France a donc agi en soutien à Israël sans qu'aucun élément lié aux intérêts du peuple français ne prouve cette synergie. Dans les heures suivant la disparition de l'avion militaire russe des radars, le Pentagone a émis un communiqué où il affirme n'avoir pris aucunement part à cette agression, ce qui veut dire qu'Israël et la France ont travaillé ensemble à ce que ce palier dangereux soit franchi dans ce qui a les apparences d'un conflit généralisé à l'échelle non seulement du Moyen-Orient mais aussi de l'Europe. Car la Russie a affirmé à plus d'une reprise qu'elle ripostera "toute atteinte à ses intérêts militaires en Syrie". La question est dès lors la suivante : les Français ont été consultés au préalable? 

Cette escalade intervient à peine quelques heures après un "compromis" russo-turc à Idlib au terme d'une rencontre entre Poutine et Erdogan à Sotchi. Le président russe a annoncé à l’issue de la rencontre qu’avec son homologue turc, ils s’étaient accordés sur la création d’"une zone démilitarisée" le long de la ligne de démarcation entre les terroristes et les forces syriennes. Cela devrait être un couloir à "mettre en place vers le 15 octobre 2018, le long de la ligne de contact entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition armés", une zone démilitarisée "large de 15 à 20 kilomètres prévoyant de faire partir de là les groupes radicaux, y compris le Front al-Nosra". On imagine la rage qui a été celle d'Israël à l'annonce de ce compromis. 

Le compromis avec lequel l'État syrien est de surcroît "globalement d'accord.  À vrai dire, cette annonce fait éclater un pan de ce qui est la tentative israélo-occidentale de reperdre la guerre perdue de la Syrie à son début car elle revient à dire que la Turquie a toute les chances de quitter définitivement le camp occidental, néanmoins dans le dossier d'Idlib et de ne plus participer au scénario d'attaque chimique et de la guerre générale qui s'ensuivra. Cette perspective privera Israël de son "plan B", lequel consiste à pousser les Américains et l'OTAN à déclencher un conflit d'envergure contre la Syrie et ses alliés iranien et russe. Idlib engagé sur la voie de pacification, cet alibi qui aurait pu servir le régime de Tel Aviv, se perdra, avec en toile de fond la fin de "l'aventure syrienne" pour Israël. Il faudrait une provocation suprême pour que la guerre reparte à nouveau.  C'est cela l'objectif de la frappe balistique israélienne qui a visé Hmeimim. Une frappe qui a été planifiée de longue date avec des dizaines d'attaques aux drones et de missions de reconnaissance visant ces deux derniers mois la base de Hmeimim. La riposte russe, ce serait ce à quoi Israël et la France devront se préparer, estiment certains analystes. 

Vidéo : des missiles qui frappent Lattaquié

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SOURCE: FRENCH PRESS TV