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« La "déclaration de principes"; un document usé à corde aux conditions irréalisables »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Syriens brandissent des drapeaux de la Syrie, de l'Iran et de la Russie, le 14 avril 2018 à Damas. ©AP

L’initiative américaine, qui se cache sous le nom de « déclaration de principes », assujettit le gouvernement Assad à la rupture des relations avec l’Iran s’il désire bénéficier du soutien des États-Unis.

Le nouveau paquet de proposition des États-Unis, autrement dit « déclaration de principes », stipule que l’administration Trump acceptera de soutenir le gouvernement syrien si celui-ci remplit les conditions évoquées dans ce document, dont et surtout la rupture des relations entre la Syrie et l’Iran.

Le texte exige également que le gouvernement syrien soumette sa Constitution à des amendements de sorte que les prérogatives du président soient largement restreintes au profit de celles du Premier ministre. Le gouvernement syrien est, de même, appelé à « démanteler toutes ses armes de destruction massive », à faire subir à ses services de sécurité des modifications importantes et à organiser des élections libres sous la supervision des Nations unies. La teneur de cette « déclaration de principes » demande une réflexion plus profonde. Le premier point à prendre en considération est que le contenu ne constitue pas une nouveauté. Là, ce qui attire  l’attention est le moment où a été mis en avant ce paquet de propositions. Cette « déclaration de principes » a été remise à l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie juste au moment où le gouvernement syrien est à deux pas de la libération entière de ses territoires. Il paraît que la victoire de l’armée syrienne face aux terroristes et la récupération, par le gouvernement syrien, de sa souveraineté ont poussé les États-Unis à reconnaître, malgré eux, une réalité qu’est « la Syrie indépendante ». Ils pourraient même aller plus loin en acceptant, de justesse, l’appartenance de cette « Syrie indépendante » à l’axe de la Résistance, juste sous le nez d’Israël.

C’est la raison pour laquelle les États-Unis tentent, d’une part, de séparer la Syrie de l’axe de la Résistance et de garantir, de l’autre, leur présence militaire en Syrie en vue de protéger la sécurité déjà ébranlée d’Israël.

Le deuxième point à noter est la nature usée jusqu'à corde de ce paquet. Accuser la Syrie de posséder des armes chimiques et d’avoir une Constitution incomplète ; aucune de ces accusations n'est une nouveauté. En réalité, le gouvernement syrien a démantelé, il y a des années, toutes ses armes chimiques pour ainsi ôter l’Occident de tout prétexte d’une attaque militaire. Cependant, cette initiative n’a pas fonctionné et le gouvernement syrien s’est trouvé au cœur des accusations en raison des mises en scène préméditées chimiques à Douma et à Khan Cheikhoun. Il a été accusé d’avoir utilisé des armes chimiques lors d’une attaque contre ces deux villes. L’accusation qui n’a jamais été prouvée, mais qui a toutefois abouti à deux offensives militaires visant les forces de l’armée syrienne. En outre, l’Occident entend contraindre le gouvernement syrien de corriger les failles de sa Constitution sous prétexte desquelles il a acheminé en Syrie des milliers de terroristes imposant ainsi sept années d’insécurité et de massacre à la nation syrienne.

Reste à savoir comment la Syrie répondra à son opinion publique, si elle accepte l’existence d’importantes lacunes dans sa Constitution. Dans ce cas-là, comment elle pourra défendre ses sept années de résistance ?

Le troisième et le dernier point qui mérite de réflexion  est que les États-Unis semblent conclure que leurs mises en gardes concernant une attaque visant Idlib ont bien fonctionné. Ils penseraient probablement que le temps est venu pour que la Syrie et l’Iran s’éloignent juste au moment où la Russie et la Turquie semblent moins déterminées que jamais.

En réalité, Washington entend obtenir le résultat auquel il n’a pas pu parvenir pendant les sept dernières années.

L’Occident tente de suggérer que ses menaces et mises en garde seraient à l’origine du report des opérations de libération d’Idlib alors que cela puise ses origines dans les efforts du gouvernement syrien et ses alliés qui ont commencé à libérer Idlib avec le moindre coût humain. Viennent à l’appui de cette affirmation les récents propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc.

Sergueï Lavrov réaffirme que la Syrie et ses alliés examinent l’option de la création de couloirs humanitaires à Idlib pour ainsi prévenir les événements qu’ont causés les États-Unis à Raqqa.

De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a souligné que son pays allait prêter main-forte dans la lutte contre les terroristes à Idlib.

Tout cela prouve que les alliés de la Syrie n’ont pas changé de stratégie et qu’ils ont uniquement à coordonner leurs tactiques.

(Abou Reza Saleh pour le site web de la chaîne de télévision Al-Alam)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV