Le président Rohani a déclaré vendredi, lors du sommet tripartite de l’Iran, de la Russie et de la Turquie sur la crise syrienne, que la présence et l’intervention illégales des États-Unis en Syrie, qui a prolongé l’insécurité dans le pays, devaient cesser immédiatement.
Le président Rohani a déclaré lors du sommet tripartite sur la Syrie à Téhéran que la lutte contre le terrorisme à Idlib était une partie inévitable de la mission de rétablissement de la paix en Syrie. Il a cependant ajouté qu’il faut protéger les civils.
Le sommet d’aujourd’hui se déroule dans le prolongement des efforts fructueux déployés par les trois pays dans le cadre du processus d’Astana pour lutter efficacement contre le terrorisme et mettre fin à la crise syrienne, sur la base des exigences de la majorité des Syriens, a déclaré le président iranien.
« Ce sommet est également l’occasion de discuter de nos actions communes aux stades actuel et futur », a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré avoir discuté avec ses homologues iranien et turc d’« une stabilisation par étapes » à Idlib. « Nous avons discuté de mesures concrètes pour une stabilisation par étapes dans la zone de désescalade d’Idlib, qui prévoient notamment la possibilité pour ceux qui sont prêts au dialogue de passer un accord », a déclaré M. Poutine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à un cessez-le-feu dans la région d’Idlib au nord-ouest de la Syrie, qui est contrôlée par les terroristes, affirmant qu’un tel accord serait une « victoire » pour leur sommet.
Mais le président russe Vladimir Poutine a répondu qu’il s’opposait à un cessez-le-feu parce que les terroristes du Front al-Nosra et de Daech qui se trouvaient là étaient exclus des pourparlers de paix. « La Syrie devrait reprendre le contrôle de tout son territoire », a-t-il déclaré.
« Étant donné la complexité de la crise syrienne, il était très important que les trois pays [Iran, Russie et Turquie, NDLR] parviennent à établir un cadre commun fondé sur les principes fondamentaux de la préservation de l’intégrité territoriale de la Syrie et le respect de la souveraineté nationale et du droit du peuple syrien à déterminer son avenir en tentant d’étouffer les flammes de la guerre en Syrie », a noté le président iranien.
Et Hassan Rohani d’ajouter :
« Dès le départ, nous avons souligné l’inefficacité d’une solution militaire pour mettre fin à la crise syrienne et nous nous réjouissons maintenant qu’après sept ans de crise syrienne et sur la base de l’expérience emmagasinée, le règlement de la crise syrienne par des moyens pacifiques est devenu une conviction fort répandue parmi les acteurs dominants.
Nos efforts au cours des dernières années, en particulier après avoir concentré nos activités dans le contexte du processus d’Astana, ont toujours consisté à faciliter le dialogue syro-syrien et à encourager le gouvernement et l’opposition à se joindre au processus. »
Enfin le président iranien a mentionné certains points du communiqué du sommet de Téhéran avant de participer à la conférence de presse des trois présidents :
« 1. Dans toute négociation politique, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie doivent être respectées pour mettre fin à la crise syrienne.
2. Il est essentiel de continuer à lutter contre le terrorisme en Syrie, en particulier à Idlib, jusqu’à l’élimination de tous les groupes terroristes.
3. Dans le contexte actuel, l’aide au retour des réfugiés et à la reconstruction de la Syrie devrait être à l’ordre du jour de la communauté internationale. La République islamique d’Iran est prête à jouer un rôle constructif à cet égard.
4. La présence et l’intervention illégale des États-Unis en Syrie, qui ont conduit à la poursuite de l’insécurité dans ce pays, doivent immédiatement cesser.
5. La communauté internationale doit s’opposer aux actions du régime sioniste, en particulier la poursuite de l’occupation par ce régime d’une partie du territoire syrien.
6. Tout en saluant les efforts précieux déployés par les trois pays pour résoudre la crise syrienne, il est essentiel que les trois pays coopèrent et se coordonnent jusqu’à ce que la paix et la stabilité en Syrie soient pleinement assurées. »
Dans la déclaration conjointe publiée vendredi à l’issue du sommet tripartite de Téhéran, les présidents Hassan Rohani, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont réaffirmé leur détermination à poursuivre leur coopération afin d’éliminer Daech, le Front al-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à al-Qaïda ou à Daech, qui ont été désignés par le Conseil de sécurité des Nations unies comme terroristes.