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Une note secrète au Quai d'Orsay interdirait aux diplomates français de se rendre en Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite en Israël. (Photo d'archives)

Comment la France permet-elle à Israël de bousiller ses rapports avec l’Iran ? la réponse est simple : le Quai d’Orsay est contrôlé par des lobbyistes pro-Israël. Dernière preuve en date : une note secrète signée par le ministère des Affaires étrangères qui interdit aux diplomates français tout séjour linguistique et touristique en Iran jusqu’au nouvel ordre. Le prétexte ? Une possible représaille iranienne à l’arrestation d’un diplomate iranien en poste en Allemagne. L’État français accuse-t-il tacitement l’État iranien d’intention d’enlèvement ?

Au moment où le président français et son ministre des Affaires étrangères multiplient les apparitions publiques pour exiger à l’Iran de négocier des pans entiers de sa défense nationale, bien qu’il se trouve sous les menaces militaires permanentes de l’axe US/Israël, la ridicule « affaire de Villepinte » connaît de nouveaux rebondissements.

En pleine Conférence des ambassadeurs, l’agence Reuters a révélé le contenu d’une note interne du Quai d’Orsay, datée du 20 août, recommandant aux fonctionnaires français de ne pas se rendre en Iran, en raison du « durcissement » de l’État iranien à l’égard de Paris. Rédigé par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Maurice Gourdault-Montagne, ce document à usage interne fait explicitement référence à « l’affaire de Villepinte », une prétendue tentative d’attentat fin juin. Le ministère iranien des AE dit ne pas avoir eu vent de cette note, n’empêche qu’Israël vient là de porter un nouveau coup aux relations Iran /France, le premier étant sa contribution effective à la mise en scène de « l’affaire de Villepinte ».  

En juin, le Mossad  s’était bien vanté d’avoir apporté « son précieux appui » aux services secrets belges et français dans l’arrestation d’un diplomate iranien « soupçonné d’avoir coordonné un projet d’attentat » en plein congrès annuel de l’organisation terroriste des Moudjahidin du peuple (OMK) qui a fait de la France sa terre favorite et son nid.

Que le régime israélien avertisse la France des risques d" « un mauvais coup iranien » contre les diplomates français, il y ait d’anormal, mais que la France, pourtant bien consciente de l’obsession anti-iranienne d’Israël, se prête au jeu et interdit à ses diplomates de se rendre en Iran, c’est là une démarche largement paradoxale de la part d’un État français qui ne ne cesse de répéter qu’il veut le « dialogue élargi » avec l’Iran, qu’il est fervent défenseur de l’accord nucléaire et qu’il a effectivement intention de le sauver et qu’il est à la recherche des moyens appropriés.

Le scénario de Villepinte qui s’est traduit, on se rappelle, par l’arrestation d’un couple de Belges d’origine iranienne le 30 juin dernier, lequel couple fait paradoxalement partie des ex-membres de l’OMK qui s’en sont dissociés pour cause de pratiques sectaires au sein de cette organisation terroriste, comporte trop de zones d’ombre pour que la France s’en serve et décide des suites à donner à ses liens avec l’Iran.

Les Français ne se sont-ils jamais posé la question de savoir comment l’Iran pourrait se livrer à une tentative d’attentat à Paris impliquant l’Autriche, l’Allemagne et la Belgique alors même que son président se trouvait en visite en Autriche et en Suisse pour tenter de sauver l’accord nucléaire ? Mise à part l’incompréhension qui persiste en Iran sur le soutien avéré et obstiné de Paris aux terroristes de l’OMK, coupables du meurtre d’au moins 17 000 ressortissants iraniens, la France devra aussi penser à clarifier un autre point d’ombre dans toute cette abracadabrante affaire de Villepinte : À en croire la police française, les présumés terroristes belges détenaient 500 grammes de TATP et un mécanisme de mise à feu. Depuis leur arrestation, aucune information n’est venue sur la nature de cette unique preuve matérielle de supposée culpabilité iranienne : s’agit-il d’un engin professionnel ou d’un bricolage ? Force est de constater que la « Macronie » se prend les pieds dans le tapis iranien, en acceptant de servir "de marionnette" dans le cadre d'un nouveau scénario destiné à nuire aux coopérations Iran/France en particulier et Iran/Europe en général. 

Malheureusement, il y a bien longtemps que la politique prônée par le Quai d’Orsay suit celle du département d’État américain. Mais la France avait tenté, avant la présidence Macron, de préserver une certaine distance vis-à-vis d’Israël au moins dans le dossier de ses relations avec l’Iran. La note secrète du Quai d’Orsay, si elle existe effectivement, sonne le glas de cette relative indépendance.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV