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La vraie mission des Casques bleus de la Finul prolongée au Liban ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
En 2015 à Adeysseh dans le Sud-Liban, un soldat de la Finul lors d'une patrouille. Derrière, le portrait de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. ©AFP

A l'heure où Israël peine à se rendre à l'évidence, refusant de déclarer forfait au sud de la Syrie, ses stratèges mettent au point un plan alternatif : et si les forces de maintien de la paix onusienne qui s'apprêtent à déployer au sud du Liban, avaient pour mission d'espionner la Résistance? Un membre de l’Association des oulémas musulmans libanais évoque en tout cas cette possibilité et met en garde contre des tentatives d’infiltration et d'espionnage des agents d'Israël déguisés en Casque bleus.  

S’exprimant à l’occasion du 40e anniversaire de l’enlèvement de l’imam Moussa Sadr, premier président du Haut Conseil Islamique Chiite du Liban en 1978, et deux de ses compagnons, Cheikh Sahib al-Habli, membre de l’Association des oulémas musulmans libanais, lui a rendu hommage, en soulignant sa contribution salutaire au renforcement des bases de la résistance. Fondateur du mouvement chiite AMAL, Moussa Sadr a largement consolidé l’unité inter-libanaise en favorisant la coexistence entre différentes communautés religieuses. Le Leader d'AMAL a été porté disparu le 31 août 1978 lors d'une visite officielle en Libye.

Depuis la disparition du fondateur d'AMAL, aucun jour n'est passé sans que ses ennemis avec à leur tête Israël ne complotent contre la Résistance. Après sa défaite en Syrie et le déploiement de l'armée syrienne au Golan, le régime de Tel-Aviv planifie d'autres projets. Il appartient aux autorités libanaises de rester vigilants face aux tentatives d’infiltration et d’espionnage d'Israël et des États-Unis. Les services secrets américano-israéliens sont chargés d'infiltrer les rangs des Casques bleus et de la FINUL (La Force intérimaire des Nations unies déployée au sud du Liban. Selon nos informations collectées il existe bel et bien des liens suspects entre l’ambassade américaine à Beyrouth et les forces de la FINUL, a mis en garde Sahib.

Selon des experts politiques, le retour de l'armée syrienne au Golan est ressenti par Tel-Aviv comme une cuisante défaite. Au Liban, Israël n'entend pas non plus rester les bras croisés face à la perspective d'un renforcement du Hezbollah qui s'impose désormais sur la scène politique. Cette mise en garde est lancée alors qu'Israël affirme très clairement avoir l'intention de s'en prendre aux positions du Hezbollah en Syrie et n'écarte pas la possibilité d'une confrontation avec la Résistance libanaise. 

En Syrie, une semblable coordination avec l'ONU a permis dès 2013 le déploiement des forces israéliennes au Golan. Soutenus par les militaires israéliens, les terroristes d'Al-Nosra ont kidnappé les soldats de maintien de la paix avant de s'emparer de leurs bases et équipements. L'ONU a décidé dans la foulée de mettre un terme à sa mission au Golan occupé, ce qui a permis à Israël de s'y installer par Al-Nosra interposé et même d'ambitionner une annexion du Golan à la faveur d'un soutien ultérieur de Washington.  

Un scénario identique est-il imaginable au sud libanais? 

Selon les résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité en date du 19 mars 1978, la FINUL a été établie pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban ainsi que pour rétablir la paix et la sécurité dans la région et aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région.

Le Conseil de sécurité a renouvelé le jeudi 30 août pour un an le mandat des Casques bleus au Liban en insistant à la demande des États-Unis sur la nécessité d’appliquer pleinement l’embargo sur les armes, manière d’endiguer le Hezbollah.

Israël et les États-Unis ont avancé une nouvelle initiative visant à élargir les pouvoirs et les responsabilités attribués à la FINUL dans son projet anti-Hezbollah, quelques jours avant que ne débutent les discussions au Conseil de sécurité pour renouveler son mandat.

Issu de la résistance populaire, le mouvement du Hezbollah s’est transformé d’un parti libanais dont l’action et l’influence se limitaient au Liban, en un parti transfrontalier ayant son poids dans les équations du conflit régional puis international. Son bilan dans la lutte anti-Daech est spectaculaire.

Dans une tentative de neutralisation du Hezbollah, les États-Unis et leurs alliés arabes et régionaux surveillent de très près les actions de ce mouvement et se sont mis désormais à menacer le Liban de sanctions. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV