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"C’est Israël qui est derrière toute cette arrogante férocité US contre l’Iran et la Russie"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou et son homologue israélien, Avigdor Lieberman.(Photo d'archives)

Dans la bataille qu'il livre à la Russie et à l'axe de la Résistance, Washington a du mal à se rendre à l'évidence qui celle-ci: il a perdu la guerre. Pour de nombreux analystes, ce qui empêche les Américains d'y voir clair, c'est Israël. Que peut faire la Russie pour empêcher une grande confrontation?  

A l'heure qu'il est, certaines informations font état du déploiement des batteries de missiles, des radars dans le nord ouest de la Syrie, tentative destinée à créer une zone d'exclusion aérienne au nord syrien. A l'est de l'Euphrate, où les Etats-Unis veulent le pétrole et exigent le retrait des "proxies iraniens", les Kurdes et Daech font office d'agent US et s'entraident. La région située sur les frontières avec l'Irak est un vaste étendu qui pourrait leur servir de passoire à faire passer les terroristes en Irak et à "ressusciter Daech". Une violente attentat terroriste a visé d'ailleurs ce mercredi les positions des Hachd al-Chaabi à Qaëm, l'un des points de passage frontalier tenus par la Résistance. 

Mais ce n'est pas tout. La carte kurde dont Washington a usé et abusé depuis 2011 est loin d'être épuisée : les Américains ont beau se dire d’accord avec les pourparlers Kurdes/Damas, leurs agissements prouvent le contraire. Selon des informations, les Etats-Unis auraient envoyé des lettres à leurs partisans au sein du Parti de l'Union démocratique (PYD), les encourageant à mettre sous pression les "parties pro-gouvernementales" à Hassaké et à al-Qamishli. L'épisode du dialogue Kurde/Damas  aura fourni en outre aux Américains l'occasion de consolider leur présence militaire sur le territoire syrien, via la multiplication de leurs sites militaires et de leurs effectifs. 

 

Les analystes soulignent l'escalade des tensions russo-américaines en Syrie et sa coïncidence avec la visite de Bolton en Israël. Cette visite s'est soldé par un accord qui semble avoir brisé en mille morceaux l'accord issu du sommet de Helsinki entre Poutine et Trump.

Quant  à Riyad, il agit sous l'influence de Tel-Aviv. Ses pétrodollars semblent avoir bien inondé les régions kurdes syriennes dans un sens allant à rebours des intérêts russes. L'Arabie saoudite s'est prioritairement concentrée sur les kurdes, quitte à s'attirer les critiques de ses "poulains takfiristes". La reconstruction de la prison d’al-Hassaké est l'un des derniers exploits saoudiens. C'est une geôle qui reçoit les kurdes pro Assad ou les takfiristes récalcitrants pour la reconstruction de laquelle Riyad a dépensé des un milliard de livres syriens. 

Autre face de l'appui saoudien qui a trait aux intérêts d'Israël: depuis quelques temps, Riyad tente de rallier les tribus arabes de l'Est de l'Euphrate à la cause américains. Tout au long de ces trois derniers mois, de nombreux villages de Deir ez-Zor ont été pris pour cible des frappes US. Et pourtant, peu d'analystes se sont demandés la raison. Les villages de l'Est syrien refusent le déploiement des forces US et de l'OTAN ou encore la construction des bases étrangères. Al-Tanf où les officiers sionistes sont déployés les gêne énormément. D'où les frappes aériennes US qui visent leurs villages et qui sont destinées à briser leur résistance. La mission de Riyad consiste aussi à soudoyer les chefs des tribus arabes  pour qu'ils acceptent la mainmise US. 

Lire aussi : Manbij/les USA vendent les Kurdes!

De toute évidence,  les Etats-Unis n’ont nullement l’intention de se retirer de la Syrie encore moins de réduire le nombre de leurs effectifs ni entrer dans un quelconque dynamique de compromis. Pourquoi cette obstination? 

L'analyste libanais, Issam Naaman, y répond :

" ...C’est Israël qui est derrière toute cette arrogante férocité américaine contre l’Iran et la Russie. C’est Israël qui réclame l’exclusion de l’Iran et des forces de la résistance de Syrie. C’est Israël qui incite les Etats-Unis à bombarder les sites et les institutions syriens, prétendant « corriger » la Syrie pour l’usage d’armes chimiques. Les choses étant ce qu’elles sont, pourquoi les autorités russes ne se décident-elles pas à respecter un vieil accord en fournissant à la Syrie le système de défense aérienne S-300 ? Et pourquoi pas le système S-400 comme celui livré à la Turquie, et sans attendre ? Après tout, la Russie ne craint ni les Etats-Unis ni l’OTAN et n’a pas tenu compte de leurs récriminations lorsqu’elle a décidé de fournir à la Turquie, membre de l’OTAN, le système S-400. 

La simple annonce par Moscou de sa décision de livrer sans délai le système S-400 à la Syrie est en soi suffisante pour obliger Israël et les Etats-Unis à renoncer à la politique des voyous dans le ciel et sur le sol syriens. Tel Aviv sait parfaitement bien que la possession de ce système avancé et très performant par la Syrie suffit pour neutraliser le rôle de l’aviation israélienne dans les espaces aériens de Syrie, du Liban et d’Irak et, par conséquent, réduire le rôle d’Israël dans la région".

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV