D’après un spécialiste de la sécurité en Irak, les États-Unis chercheraient à multiplier leurs bases militaires et leurs forces militaires dans le pays.
Dans un entretien accordé à l'agence d'information irakienne Al-Maalouma, Safa Aasam a indiqué qu’il existait 9 bases militaires américaines dans les provinces de l’ouest et du nord où les forces de la présumée coalition anti-Daech sont entraînées et équipées. Les États-Unis tenteraient d’augmenter ce chiffre à 12 dans le but d’étendre leur influence sur le plan politico-sécuritaire.
L’implantation de bases militaires impose à l’Irak la présence des forces américaines et leur pérennisation. Les Américains ne veulent pas répéter leur erreur de 2010 où ils ont quitté trop tôt le sol irakien. En effet, Washington élargit sa présence militaire en Irak en prétextant vouloir protéger les frontières avec la Syrie.
L’expert irakien estime qu’après la disparition des groupes terroristes en Syrie et la fin de la bataille d’Idlib, d’autres groupes verront le jour, qui continueront de menacer la stabilité de l’Irak, de la Syrie et des pays voisins.
L'entrée et même le survol des bases américaines étant interdits aux forces irakiennes, une évaluation exacte du nombre des soldats US ou des équipements à leur disposition devient difficile.
Malgré l’annonce de son retrait d’Irak après la défaite de Daech, la coalition américaine a annoncé dimanche qu’elle maintiendrait ses forces sur place tant que nécessaire.
Pour rappel, le 9 décembre 2017, le Premier ministre et commandant en chef des Forces armées irakiennes Haider al-Abadi a proclamé la fin de Daech et la libération de tout le territoire de l’Irak. De nombreuses personnalités et factions politiques ont aussitôt demandé le retrait des forces étrangères du pays.
Pourtant, au mois de février 2018, la recrudescence de l’opposition a coïncidé avec les frappes de l’aviation américaine contre la localité d’al-Bagdadi à l’ouest de la province d’al-Anbar qui a fait 20 morts et blessés parmi les civils.
Le Parlement irakien a voté une résolution demandant au gouvernement d'établir "un calendrier de retrait des forces étrangères" stationnées dans le pays. Or, dans un communiqué, le Pentagone annonçait le lundi 5 février que les États-Unis n’allaient pas retirer de sitôt leurs forces d’Irak.
Finalement, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, sous la pression de Washington, Haider al-Abadi s’est félicité de la présence américaine en Irak et assuré que son pays ne retournerait plus à l'époque sous la tyrannie de Daech.