TV

L'OTAN arabe: un complot US pour diviser l'Iran et les États arabes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trumpet les dirigeants de plusieurs pays arabes à Riyad, le 21 mai 2017. ©AFP

Les États-Unis travailleraient à la mise en place d’une alliance de sécurité baptisée « OTAN arabe », qui regroupe des alliés arabes dans le cadre de leurs efforts pour contrecarrer l’influence grandissante de l’Iran et creuser le fossé confessionnel entre chiites et sunnites au Moyen-Orient.

Dans une note intitulée « L’OTAN arabe… le déclin des États-Unis », le journal égyptien Al-Ahram indique que le président américain travaille à la création d’une alliance militaire regroupant ses alliés du Moyen-Orient dans le but de faire front à l’Iran, d’attiser le conflit interconfessionnel entre chiites et sunnites, d’assurer à Israël une hégémonie régionale et de pérenniser l’expansionnisme américain.

L’Égypte, la Jordanie et les six pays du Conseil de coopération du golfe Persique n’ont pas encore émis de position officielle à l’égard de ce projet de pacte, connu sous le nom d’Alliance stratégique pour le Moyen-Orient (Middle East Strategic Alliance – MESA).

Mais d’où provient l’idée d’une alliance stratégique et quels en sont les objectifs ? De prime abord, il faut bien croire que les pays arabes alliés des États-Unis n’ont pas d’autres choix que d’accepter ce projet et sont manipulés de sorte qu’ils ne puissent faire autrement, quitte à garder le silence sous la pression américaine.

L’Égypte a déjà refusé d’entrer dans un quelconque conflit militaire. Le Caire est certainement opposé à la mise en place d’une alliance à visée militaire, précise Al-Ahram qui poursuit : « Mais, on pourrait lui reprocher d’avoir adhéré auparavant à des coalitions régionales comme celle dirigée par l’Arabie saoudite contre le Yémen ou celle dite anti-Daech qui est menée par les États-Unis. Certes... mais disons que les forces égyptiennes n’ont jamais participé aux opérations militaires de la coalition saoudienne. L’Égypte en est seulement membre pour protéger ses intérêts dans le détroit de Bab el-Mandeb et réduire les effets de la guerre au Yémen sur le trafic maritime et le commerce dans le canal de Suez. En effet, le canal de Suez représente un enjeu stratégique et économique essentiel, et rapporte à l’Égypte un revenu de cinq milliards de dollars par an. »

Malgré son adhésion à ces coalitions, l’Égypte ne voit pas pourquoi elle mettrait en danger sa sécurité nationale. D’ailleurs, il ressort des différentes déclarations des autorités des autres pays membres que l’option militaire n’a jamais été la meilleure décision à prendre. Les exemples historiques de ces guerres dévastatrices sont la guerre Iran-Irak qui a duré huit ans, la guerre du Koweït ou encore l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003.

Ces conflits étaient devenus des terrains d’affrontement, par alliés interposés, tout comme l’est aujourd’hui le conflit syrien entre l’Iran, dont les forces et les milices chiites internationales (Liban, Irak, Afghanistan) combattent aux côtés des troupes régulières et de la Russie, et les puissances sunnites que sont l’Arabie saoudite et les monarchies du golfe Persique, qui appuient des groupes terroristes.

Concernant les objectifs de l’« OTAN arabe », le journal égyptien indique que sa principale mission sera de divertir l’opinion arabe avec la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui se nourrit des oppositions confessionnelles, et de détourner son attention d’Israël, qui continuerait son expansionnisme régional, supprimerait l’Iran du jeu et honorerait le « Deal du siècle », le plan de Trump pour le règlement de la crise israélo-palestinienne.  

Les États-Unis cherchent donc à exacerber les tensions entre les deux puissances rivales de la région pour mieux les assommer et réconforter Israël dans l’idée que ses plans néfastes seront menés à bien par ses acolytes afin d’en réduire le coût.

Souvenons-nous d’un discours tenu en février 2017 par Donald Trump à la Maison-Blanche devant les gouverneurs des États. Le président américain avait alors fait remarquer que « les États-Unis ont mené des opérations militaires au Proche-Orient pendant 17 ans et y ont gaspillé six milliards de dollars. C’est inadmissible, car nous n’avons abouti à rien ». Désormais, il compte empêcher l’affaiblissement et le déclin de son pays.

En somme, Israël, tétanisé par l’enjeu et craignant la vengeance des pays musulmans, a fait une croix sur une confrontation avec l’Iran. Le régime n’a donc pas d’autre alternative que d’alimenter les oppositions confessionnelles entre les deux principales familles de l’islam, de creuser le fossé entre chiites et sunnites au Moyen-Orient, écrit Al-Ahram. Mais les États-Unis, dont le déclin est déjà en marche, ne doivent pas sous-estimer les nations musulmanes.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV