La Russie a appelé la semaine dernière les États-Unis à s’impliquer dans la reconstruction de la Syrie. Mais cet appel n’a pas reçu d’avis favorable.
Reuters a rendu public le 3 août un échange confidentiel entre Moscou et Washington. L’agence de presse britannique affirme que Moscou s’est servi de son « canal de communication confidentiel » avec le Pentagone pour proposer aux Américains de coopérer dans la « reconstruction de la Syrie et le retour des réfugiés ».
Le ministère russe de la Défense a confirmé l’envoi d’une lettre en juillet par le général Valéry Guérassimov, chef d’état-major russe, au général Joseph Dunford, son homologue américain.
Le document indique que la Syrie manque d’équipement, de combustible et d’argent pour son plan de reconstruction.
Mais cet appel n’a pas reçu d’avis favorable de la part des Américains, qui ont déclaré que le processus de réaménagement du pays devait passer par un processus constitutionnel et électoral sous l’égide des Nations unies et par une transition politique.
Or, il semblerait que la Russie cherche de l’aide auprès des autres pays occidentaux, chez les Français entre autres.
Dans un entretien téléphonique, les présidents russe et français ont préconisé la reprise économique de la Syrie et le retour des réfugiés avec l’aide de la communauté internationale. La France parlait pourtant encore récemment du renversement de Bachar al-Assad.
Cette approbation de la France, en tant que premier acteur de la demande russe, servira-t-elle de tremplin aux autres pays de l’Occident ? Les Russes voudraient en effet produire un effet domino.
Le président français Emmanuel Macron s’est par ailleurs entretenu vendredi soir 10 août avec Donald Trump pour évoquer, souligne l’Élysée, les relations avec l’Iran, la situation en Syrie et le dossier israélo-palestinien.
Sur Twitter, Donald Trump a vanté « un très bon échange téléphonique » sur « divers sujets, ayant trait en particulier à la sécurité et au commerce », selon l’AFP. Les deux dirigeants ont évoqué « un large spectre de sujets liés au commerce et à la sécurité, parmi lesquels la situation en Iran et dans le Moyen-Orient élargi », selon le communiqué de la Maison-Blanche, cité par Reuters. Dans le sien, l’Élysée n’a pas fait mention de discussions autour du commerce.
La Russie exhorte la communauté internationale à participer à la reconstruction de la Syrie afin de maintenir le président Assad au pouvoir et de régler la crise qui sévit dans le pays depuis 2015. Car il va sans dire qu’économiquement parlant, les acteurs d’un tel projet y gagneraient beaucoup.