En Syrie, les tirs de missiles israéliens se répètent et se ressemblent. À l’instar de soudaines bourrasques, ils apparaissent puis s’estompent sans laisser de trace.
Pour la énième fois consécutive, la défense antiaérienne syrienne a intercepté et abattu dans la nuit de vendredi à samedi un aéronef d’espionnage israélien qui s’était infiltré dans l’espace aérien de la Syrie à partir du Liban.
C’est désormais une habitude. Après l’échec cuisant de la frappe tripartite menée en avril dernier par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie, les Israéliens n’ont qu’un choix très restreint en ce qui concerne les plateformes de lancement de missiles à utiliser en Syrie, dont le ciel est totalement verrouillé. Selon des sources proches de l’armée syrienne, Israël a recours à trois types d’engins : des missiles de croisière « Popeye » lancés à partir de chasseurs-bombardiers, des missiles sol-sol et des missiles balistiques « Rampage ». Ce dernier type de missiles est lancé à partir d’avions évoluant loin de l’espace aérien syrien. Engin subsonique, le « Popeye » peut facilement être intercepté par les systèmes de missiles sol-air de la DCA syriennes. C’est de loin l’engin ayant été le plus utilisé par les Israéliens en Syrie et il s’est avéré le moins performant de tous.
Les missiles de croisière ayant démontré leurs limites, les Israéliens se rabattus sur un autre dispositif : le missile balistique. Plus difficile à intercepter et d’une portée supérieure au missile de croisière, le missile Rampage, qui avait pour mission de déverrouiller l’espace aérien syrien, n’a guère eu davantage de succès. Même tiré par des F-15 israéliens, le Rampage n’a eu qu’une efficacité réduite puisque sa charge conventionnelle a un poids réduit.
Les analystes militaires syriens affirment que les effets de la charge conventionnelle du « Rampage » israélien ne diffèrent guère de ceux d’un attentat à l’explosif à l’aide d’une charge moyenne, soit moins que les effets d’un véhicule de tourisme piégé !
Sur un autre plan, la destruction d’un F-16 israélien par les S-200 syrien il y quelques mois a contraint Israël d’éviter de mettre en péril la réputation de ses avions de combat modifiés (F-35, F-15 et F-16) sur le théâtre d’opérations syrien. Tel-Aviv se contente pour l’instant de sonder comme un vrai perdant les défenses antiaériennes syriennes à l’aide de drones et de ballons. Celles-ci ne manquent pas une seule occasion de rappeler à Israël la fin de son mythe d’invincibilité : cela fait bien longtemps que les frappes israéliennes sont effectuées depuis l’extérieur de l’espace aérien syrien...