Existe-t-il un lien entre l’assassinat du scientifique syrien et la tentative d’attentat contre le président vénézuélien ?
Samedi 4 août, lors d’une parade militaire à l’occasion de l’anniversaire de la garde nationale, le président Nicolas Maduro a été pris pour cible d’un attentat aux drones dont il est sorti sain et sauf. Toujours samedi, le président d’un centre de recherches scientifiques, le Dr Aziz Asbar, a été assassiné lors d’une explosion visant sa voiture dans le gouvernorat de Hama en Syrie.
Deux attentats survenus le même jour et qui auraient, d'après l’éditorial du journal arabophone Rai al-Youm, bien eu lieu suivant une même ligne directrice venant des États-Unis et d’Israël, malgré le démenti de leurs responsables politiques concernant toute implication.
« Le gouvernement américain n’a jamais dissimulé son animosité envers le président vénézuélien Nicolas Maduro ou son prédécesseur Hugo Chavez ; non pas parce qu’il s’agit de personnalités politiques appartenant à la Gauche, mais plutôt, en raison de leurs approches envers les dossiers moyen-orientaux. Ils ont soutenu la cause palestinienne et rejeté les politiques racistes israéliennes, dénonçant également les sanctions injustes anti-iraniennes. »
Le journal Rai al-Youm rappelle que Nicolas Maduro a remporté malgré les conspirations américaines les dernières élections présidentielles au Venezuela et les coups d’État militaires soutenus par Washington n’ont pu porter atteinte à son gouvernement.
Maduro a fermé l’ambassade du Venezuela à Tel-Aviv en signe de protestation contre les attaques israéliennes contre la bande de Gaza ; il a également établi des liens solides avec la RII, pays qu’avait aussi visité son ami et prédécesseur, Hugo Chavez, rappelle l’article, et d’ajouter :
« Il ne serait donc pas étonnant que les services de sécurité américains soient derrière cet attentat, probablement effectué soit par leurs mercenaires en Colombie voisine, soit par des extrémistes de droite à l’intérieur même du Venezuela. »
Et en ce qui concerne l’attentat qui a coûté la vie au savant syrien, le journal Rai al-Youm n’exclut pas, non plus, l’implication des parties affiliées aux États-Unis ou Israël.
Lire aussi :
« Le centre de recherches présidé par le Dr Asbar est affilié au ministère syrien de la Défense et a été, à plusieurs reprises bombardé par des avions israéliens. Sans compter que les Américains ont intégré sur leur liste de sanctions ce centre de recherches qu’ils accusent d’implication dans la production du gaz sarin nécessaire à la fabrication d'armes chimiques. »
L’assassinat du scientifique syrien spécialisé en balistique fait penser, selon l’article, à la longue liste des leaders palestiniens assassinés par le Mossad israélien, parmi lesquels Wadie Haddad, Ghassan Kanafani, Yahia Ayache, Ahmed Yassine, etc.
Le texte rappelle aussi que les mercenaires à la solde des États-Unis ou Israël ont également à leur ordre du jour l’assassinat des savants iraniens et irakiens, dans le cadre de leur plan visant à empêcher les pays arabo-musulmans à se doter de la puissance dissuasive nucléaire face à Israël.
D’après l’éditorialiste de Rai al-Youm, le monde connaîtra probablement une augmentation de ces assassinats, sous l’ombre des régimes racistes au pouvoir actuellement aux États-Unis et en Israël, d’autant plus que leur plan américano-israélien pour différents pays du monde a échoué ; plan qui avait pour but de renverser le gouvernement légitime syrien et à effondrer la souveraineté et la résistance des ordres politiques nationaliste de gauche ou dans un sens plus général, des ordres politiques s’opposant à l’hégémonie américaine, surtout dans en Amérique du Sud.
En fait, les États-Unis ont nettement perdu leur statut d’hyperpuissance mondiale avec la montée en puissance de la Chine et de la Russie et cela a largement changé les équations stratégiques.
Qu’il s’agisse des domaines politiques, économiques ou militaires, les rapports de force ont connu de profonds changements, provoquant la colère grandissante de Washington et Tel-Aviv, conclut l’article.