Les États-Unis ont décidé de maintenir leur présence dans la base militaire d’al-Tanf en Syrie, pour deux raisons distinctes : former les forces locales à la lutte contre le terrorisme et contenir l’influence de l’Iran dans la région.
Fin mars, puis début avril, Donald Trump a soudainement déclaré que les Américains quitteraient très prochainement la Syrie. Par la suite, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-Blanche, annonçait le 16 avril que « nous avons fermement l’intention de détruire complètement Daech et de créer les conditions qui ne permettront pas [aux terroristes] de revenir ».
Mais de l’aveu des experts militaires américains, le maintien de la présence américaine en Syrie est le seul moyen de faire face à l’Iran, dont la sphère d’influence ne cesse de se développer dans les conflits régionaux.
« C’est l’objectif de notre présence à al-Tanf », a déclaré Josh Jacques, un porte-parole du commandement central américain (CENTCOM).
Il a prétendu que la principale cible de l’armée américaine en Syrie était Daech, et que pour mener à bien cette mission, elle formait actuellement un groupe syrien appelé Maghawir al-Thawra (MaT).
« Bien que l’armée ne soit pas directement centrée sur l’Iran en Syrie, elle peut encore indirectement entraver les actes déstabilisateurs de l’Iran dans le pays », a déclaré le général Joseph Votel, le responsable du CENTCOM chargé du Moyen-Orient.
La Jordanie, l’Irak et la Syrie se rencontrent dans la zone entourant la base américaine d’al-Tanf, un espace que, selon les autorités américaines, l’Iran pourrait utiliser pour créer un passage terrestre continu qui s’étendrait jusqu’à la Méditerranée.
Mais les États-Unis ont établi une « zone de désescalade » couvrant un périmètre d’environ 55 kilomètres autour de la base. La zone est destinée à protéger les États-Unis et leurs alliés des menaces de Daech et de l’incursion de tout élément étranger.
« Une justification rationnelle du maintien de notre présence là-bas est déjà de surveiller le terrain, et ensuite peut-être de dissuader les forces iraniennes ou les alliés de l’Iran à utiliser cette zone pour pénétrer en Syrie », a déclaré Brian Katulis, expert au sein du Centre pour le progrès américain.
Et d’ajouter : « La base américaine limite indirectement la capacité des forces iraniennes à traverser la frontière sud de la Syrie. Elle protège cependant les ressources militaires américaines, donnant aux États-Unis la capacité de monter des opérations de drones, de mener des activités de surveillance et peut-être même de créer des réseaux de renseignement. »