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Yémen : Ansarallah demande à Macron de ramener Riyad à la raison

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces militaires yéménites. (Photo d'archives)

La panique gagne le camp saoudo-émirati : à peine 24 heures après la rencontre à Sanaa de l'ambassadeur français avec la délégation politique d'Ansarallah, la presse saoudienne dit craindre une "reconnaissance des Houthis" par les alliés occidentaux de Riyad. Et la crainte est bien plausible. Dans deux lettres séparées qu'il envoie aux présidents chinois et français, deux lettres aux accents bien différents, le président du Conseil politique suprême du Yémen Mahdi al-Mashat les appellent à l'action : il leur demande de tout faire pour inverser la logique de la guerre à Riyad et à Abou Dhabi puisque la soi-disant coalition qui s'est enlisée à Hudaydah, est sur le point de perdre partout même à Aden où les pro-Hadi réclament désormais le départ de l'Occupant! 

La lettre adressée à Emmanuel Macron et remise à l’ambassadeur de France au Yémen lors de sa rencontre avec Mahdi al-Mashat interpelle Paris sur la vente colossale d'armes et de munitions à un régime qui "tue matin et soir femmes et enfants" : « La coalition dirigée par l’Arabie saoudite poursuit ses agressions et elle fait la sourde oreille aux appels à la paix et ignore les efforts de la communauté internationale, les mêmes qu'exprime l'envoyé onusien Martin Griffiths, l’émissaire spécial de l’ONU. Il est grand temps que le président français intervienne pour empêcher cette agression, qu'il mette à profit son statut politique pour rétablir la paix au Yémen ».

La lettre constitue selon les experts, la réponse à un appel et à une invitation : alors que certaines sources évoquent le sort des français "capturés" à Hudaydah qui aurait entre autres motivé la visite de l'ambassadeur français, d'autres y voit surtout les prémices d'une franche victoire des forces yéménites qui au bout de deux mois de résistance, ont réussi à mettre au pas la coalition USA/OTAN/monarchies arabes à Hudaydah. Selon des sources proches de Riyad, dont le journal Asharq al-Awsat, l'Arabie saoudite et les Emirats qui se sont opposés à la visite du diplomate français à Sanaa, ont du subir une double humiliation : Ansarallah a littéralement rejeté toute remise du contrôle de Hudaydah à l'ONU ou à quelque instance que ce soit. Car, comme étant l'unique point d'attache des yéménites au monde extérieur, le contrôle de Hudaydah relève pour le mouvement d'une question de la vie ou de la mort.

Mais il y a plus : Ansrallah a proposé à la France et aux entreprises français d'investir dans le port, ce qui témoigne du contrôle total de Hudaydah par la résistance yéménite à laquelle ne cessent de rejoindre les tribus de la cote ouest, au grand dam de la coalition d'agression. 

A Sanaa, Ansrallah a rappelé à la délégation française l'hypocrisie dont font preuve les dirigeants français quand ils s'apitoient sur le sort des enfants yéménites, affamés et victimes de près de quatre ans de blocus car "c'est sous les bombes et autres munitions made in France" que meurent femmes et enfants yéménites. 

Une chose est sûre: l'appui militaire de la France à l'offensive saoudo-émiratie contre Hudaydah fait long feu, les agresseurs ayant été amenés à rencontrer "l'adversaire". Cet appui fait des vagues en France où politiciens et opion publique le jugent " non-éthique" et "humiliant". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV