Le quotidien libanais Al-Jumhurriya s’est penché sur le contenu du plan de la Russie, qui propose de créer en Syrie des centres d’hébergement pour les réfugiés syriens.
Le ministère russe de la Défense a annoncé la semaine dernière qu’il créerait en Syrie des centres d’hébergement pour accueillir les réfugiés syriens, une décision qui a suscité l’inquiétude du Liban en raison de la modification du tissu confessionnel et ethnique qui s’ensuivrait, a rapporté Fars News.
Dans ce droit fil, l’ambassadeur russe au Liban, Alexander Zaspekin, a essayé de résoudre ce que les Libanais considèrent comme la suspension du processus d’échanges et un risque de rupture de l’équilibre confessionnel en vue de protéger l’avenir de la Syrie de deux phénomènes horribles : premièrement, la répétition de l’expérience de « l’État juif » que le régime sioniste entend mettre en œuvre (ce plan a été adopté la semaine dernière à la Knesset) et deuxièmement, le risque que les événements en Syrie se propagent dans les pays voisins tels que la Jordanie et le Liban, a écrit le quotidien Al-Jumhurriya citant des sources dignes de foi.
Les actions récentes de l’ambassade de Russie au Liban étaient basées sur le projet non officiel d’un expert compétent des questions des réfugiés, que Zaspekin avait reçu le 17 décembre 2017, a ajouté Al-Jumhurriya.
Selon ce rapport, ce plan de 4 pages intitulé « La Russie et le retour des réfugiés syriens : comment aider les pays d’accueil de réfugiés comme la Turquie, la Jordanie et le Liban ? » prévoit que Moscou, après sa victoire sur le terrorisme, joue un rôle déterminant dans le processus politique afin que le peuple syrien puisse regagner son territoire.
Ce plan comprend les étapes suivantes :
– Un retour dans la dignité et la sécurité et sur la base des normes internationales ;
– Fournir des garanties de retour, en particulier pour les opposants au régime syrien, sur la base d’une assistance au processus de règlement politique ;
– Le rejet de tout retour forcé en l’absence de garanties.
Pour réunir les conditions à la mise à exécution des propositions ci-dessus, les idées suivantes ont été proposées :
– Mettre en œuvre du retour en plusieurs étapes en accordant la priorité aux zones de désescalade, tout en bénéficiant des garanties de la Russie et de l’aide de l’ONU ;
– Traiter le dossier du retour de manière indépendante du conflit politique interne au Liban ;
– Discuter du problème du retour lors des conférences à Astana et à Sotchi et inviter le Liban à y participer en tant que membre observateur ;
– Demander au haut-commissaire aux réfugiés d’évaluer la donne actuelle et de fournir des garanties ;
– Mettre en place un mécanisme de réconciliation dans un cadre systématique avec la médiation des Nations unies et de la Russie ;
– Création d’un bureau régional de coordination régionale russo-turco-jordano-libanais pour faciliter le retour des réfugiés.
– Établir des abris temporaires réservés aux réfugiés.
Plus d’un million de Syriens ont été déplacés au Liban et les autorités de ce pays ont demandé à plusieurs reprises aux Nations unies et à d’autres instances internationales de les aider à les faire retourner dans leur pays.