Le Premier ministre syrien Imad Khamis a accordé, vendredi 20 juillet, une interview exclusive à la chaîne de télévision arabophone iranienne Al-Alam sur un éventail de sujets dont et surtout la reconstruction de la Syrie.
Interrogé pour savoir si la Syrie permet aux pays ayant le sang des Syriens sur les mains de contribuer à la reconstruction de ce pays, Imad Khamis a répondu que le gouvernement syrien ne permettrait jamais à ces pays ayant fomenté des complots à son encontre de faire partie du processus de la reconstruction.
« La Syrie a réussi à sceller une alliance puissante avec les pays amis et elle s’est imposée comme un élément primordial de l’axe de la Résistance vis-à-vis du terrorisme. Il lui sera donc facile de sélectionner des sociétés appropriées pour la reconstruction du pays. Tout comme le président Assad a déjà souligné, les sociétés des pays qui étaient impliqués dans le massacre des Syriens n’auront certainement aucun rôle dans le processus de la reconstruction de la Syrie. Nous entretenons des relations toutes particulières avec nos amis. Celui qui est capable de nous aider à lutter contre le terrorisme sera sûrement capable d’établir des relations économiques avec nous. Nous avons commencé par la Russie et l’Iran. Avec les Russes, nous avons franchi beaucoup de pas à ce propos. Nous entretenons une bonne coopération économique avec la Russie et l’Iran. Il y a quelques semaines, une délégation syrienne s’est rendue à Téhéran pour signer des accords de reconstruction. Ce sont les pays, qui ont soutenu la nation syrienne face au terrorisme, qui devraient faire partie du processus de la réconciliation », a déclaré le Premier ministre syrien.
À la question de savoir si les relations économiques irano-syriennes ont le même niveau que les relations politiques et militaires, Imad Khamis a répondu :
« Certains disent que le niveau des relations militaires et politiques qu’entretiennent l’Iran et la Syrie est très élevé alors que celui des relations économiques bilatérales reste limité. La Syrie, actuellement, et même sous les mandats de ses anciens présidents, a toujours fait des efforts pour dynamiser ses relations économiques avec l’Iran jusqu’à ce qu’elles atteignent le même niveau que leurs coopérations stratégiques et politiques. En effet, les dirigeants des deux pays sont bien déterminés à développer leurs relations économiques. »
Le Premier ministre syrien a déclaré que les ballets en série entre les responsables iraniens et syriens étaient dans le cadre du développement des coopérations économiques bilatérales.
Interrogé pour savoir si la Syrie a conclu des accords pétroliers avec la Russie, M. Khamis a déclaré que l’économie syrienne était largement fondée sur le pétrole et ensuite sur l’industrie.
Il a ajouté que le gouvernement syrien essayait de faire revenir le niveau de production du pétrole au même niveau qu’avant.
« Toute coopération pétrolière devrait prendre en compte la souveraineté et les intérêts nationaux de la Syrie. En ce qui concerne la coopération pétrolière avec l’Iran, nous avons déjà signé des contrats à ce propos. La Syrie s’est aussi entretenue avec la Russie au sujet de la reconstruction des infrastructures, détruites par les terroristes. La Syrie produisait 380.000 barils de pétrole par jour alors qu’actuellement elle en produit moins de 5.000 barils », a-t-il réaffirmé.
Le Premier ministre syrien a qualifié de « très difficile » la reconstitution entière de l’industrie pétrolière, ajoutant que la Syrie allait coopérer avec les pays amis pour concrétiser ce projet ambitieux.