Ayant échoué sur le front de Hudaydah sur la côte ouest du Yémen, la coalition saoudo-émiratie semble avoir adopté une nouvelle approche.
Sur le terrain, Riyad et Abou Dhabi ont renforcé leur présence dans cette ville côtière afin de récupérer les zones et les voies d’approvisionnement qu’ils ont perdues. De l’autre côté, ils ont essayé ces derniers jours de ne réagir qu’avec prudence et retenue aux déclarations de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, rapporte le journal libanais Al-Akhbar.
Contrairement à son prédécesseur qui avait l’habitude de soutenir les pays participant à la coalition de guerre contre le Yémen, Martin Griffiths, semble suivre les événements avec plus d’impartialité. Il serait persuadé que la solution à la crise yéménite ne sera pas militaire.
Les médias proches de la coalition disent que les forces de la coalition saoudo-émiratie avancent dans la région de Tahita à une cinquantaine de kilomètres de Hudaydah, chef-lieu de la province homonyme. Il n’y a pas si longtemps, ces médias prétendaient que la coalition saoudo-émiratie avait pris le contrôle total de Hudaydah, ce qui n’était pas le cas.
Dans la foulée, les Émirats arabes unis (EAU) ont annoncé avoir temporairement suspendu leurs opérations militaires à Hudaydah, mais cela aussi a été démenti par Ansarallah et ses forces alliées.
En fait, les Émirats arabes unis ne sont pas dans leurs meilleurs jours. Ils cherchent donc à s’assurer de petites victoires en attaquant des villages du nord de la côte ouest du Yémen et les affrontements à Tahita aussi pourraient s’inscrire dans le même objectif.
Pourtant, l’armée et les Comités populaires yéménites ont divulgué ces derniers jours les mensonges des médias mainstream et annoncé que les forces yéménites ont infligé de lourds dégâts aux agresseurs dans la région de Tahita au cours de ces deux derniers jours.
Quiconque regarde les affrontements sur la côte ouest du Yémen sous l’angle des EAU et leur convoitise estimera que les zones côtières et surtout la ville de Hudaydah pourraient se transformer dans un proche avenir en un grand champ de bataille qui pourra déterminer, une bonne fois pour toutes, le sort de la guerre.
Après presque quatre ans depuis le début de la guerre, les EAU déploient du renfort sur la côte ouest. Autre tentative comme celles tentées au cours des deux précédentes années et face auxquelles l’armée et les Comités populaires yéménites ont réagi en déployant leurs forces sur la côte occidentale pour infliger des coups durs à l’ennemi.
La prise de plusieurs îlots ou de petites zones côtières aurait donné aux EAU l’illusion de pouvoir occuper de grandes villes sur la côte de la Méditerranée, mais leur première tentative d’occuper Tahita a été terminée sur un constat d’échec. Les affrontements se sont relativement réduits, mais ils se poursuivent encore à Tahita et dans des zones avoisinantes situées à 50 ou 60 km du port de Hudaydah.
Les EAU s’imaginent depuis un certain temps qu’ils assument désormais à la place de l’Arabie saoudite la gestion politico-militaire de la guerre au Yémen surtout dans la bataille sur la côte ouest. Ils se sont également activés sur le plan de déclarations et menaces verbales, si bien que pour certains experts, les EAU, bien qu’ils se montrent inquiets de la situation humanitaire des Yéménites, ne souhaitent pas vraiment que la crise au Yémen soit réglée.
Dans l’entourage de Martin Griffiths, certains disent que les EAU ont rejeté la proposition de reprendre les négociations yéméno-yéménites et qu’ils refusent aussi de mettre fin définitivement à l’agression. Les EAU ont même rejeté la proposition de Griffith de confier aux Nations unies le contrôle du port de Hudaydah.