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Deraa : la Russie persiste et signe, l’Iran restera

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine, à droite et le roi jordanien Abdallah II, au Kremlin à Moscou. ©AP

Les pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères russe et jordanien à Moscou ont montré que la Russie et la Jordanie sont sérieusement divisées sur le modus operandi de l’armée syrienne dans le sud de la Syrie et les solutions aux problèmes de la région.

Selon un rapport de Tasnim News citant les médias russes, à l’ombre des négociations au sein du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, plus de 27 zones résidentielles dans les trois provinces de Deraa, Soueida et Quneitra sont à nouveau contrôlées par les forces gouvernementales qui continuent de progresser, rapidement et sans résistance notable, vers la frontière avec la Jordanie. 

Influence de la Jordanie sur les actions de Damas via la Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré mercredi son homologue jordanien Ayman Al-Safadi à Moscou, rapporte le journal russe Kommersant

La situation dans le sud de la Syrie et l’aide aux réfugiés dans les zones frontalières entre la Syrie et la Jordanie ont été au centre de leurs discussions. La partie jordanienne s’est plutôt évertuée à convaincre les autorités russes d’apporter leur aide à la résolution des questions soulevées et d’influencer les actions du gouvernement de Damas. Pour Lavrov, c’était l’occasion d’aviser la Jordanie de sa responsabilité dans la lutte contre le terrorisme en Syrie. 

Lavrov a jugé irréaliste la demande de la partie jordano-israélienne d’un retrait de l’Iran des territoires syriens.

Au terme de la rencontre a eu lieu une conférence de presse où le chef de la diplomatie russe a appelé ses partenaires à prendre exemple sur la détermination de Moscou à appliquer l’accord sur la zone de désescalade dans le sud de la Syrie.

Les dissensions entre Moscou et Amman sur la situation en Syrie ne sont pas près d’être réglées. Ils partagent le même souci de venir à bout des tensions dans le sud de la Syrie, mais leurs centres d’intérêt sont différents. 

La Russie semble avoir dit non une nouvelle fois à Israël.

Pour la Russie, la priorité est d’extirper les bandes terroristes du sol syrien, et l’accord de 2017 sur la zone de désescalade dans le Sud ne limite en rien les opérations de l’armée syrienne contre Daech et le front d’al-Nosra, alors que le ministre jordanien des Affaires étrangères a réitéré qu’un cessez-le-feu devait être mis en place dans le sud de la Syrie, sans avoir prononcé un traître mot sur la lutte antiterroriste en général.

Moscou veut-il jouer le rôle de Téhéran en Syrie ?

Kirill Simonov, expert au Conseil russe des affaires internationales (RIAC), a déclaré au journal Nezavisimaya Gazeta : « Moscou soutient l’opération militaire de l’armée syrienne et dans une telle conjoncture, il ne reste à la Jordanie qu’à fermer ses frontières aux réfugiés syriens qui se chiffrent à environ 200 000 personnes. Concernant les Israéliens, il faut dire que leur seule préoccupation est la présence militaire de l’Iran dans le sud de la Syrie. Ils sont réconfortés par l’idée que Moscou prenne en main la situation dans la région. »

Selon l’analyste, le soutien de la Russie à l’opération militaire syrienne dans le Sud suggère qu’elle veut jouer le rôle de Téhéran pour Damas : « La Russie essaie d’assurer Damas qu’il reprendra, à la place de l’Iran, le contrôle des régions du Sud et que les derniers survivants des groupes terroristes seront éliminés », a-t-il expliqué. 

« Cela étant, l’Iran n’opère pas dans le sud de la Syrie, et le Hezbollah libanais se charge de la protection des frontières avec le Liban. Entre-temps, Moscou a garanti au président Assad l’intégrité territoriale de son pays et la réhabilitation des zones contrôlées par l’opposition syrienne. Serait-ce une tentative de minimiser les relations entre Téhéran et Damas afin d’amenuiser les inquiétudes du régime d’Israël et de l’Occident ? », s’interroge M. Simonov.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV