Le journal israélien Haaretz se penche sur les éventuelles options de Donald Trump et Benjamin Netanyahu face à l’Iran et écrit que « ni Trump ni Israël n’ont de stratégie cohérente pour faire face à l’Iran ».
« Plus d'un mois après le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien, la stratégie américaine visant à contenir le programme nucléaire iranien et son influence régionale demeure floue. Ayant travaillé sans relâche pour l'abrogation de cet accord, cela devrait être l'heure de gloire du Premier ministre israélien. Mais, dans la pratique, l'administration Trump ne semble pas avoir de stratégie cohérente vis-à-vis de l'Iran et se concentre désormais sur la Corée du Nord. Ce qui peut être encore plus inquiétant, c'est qu'Israël, lui aussi, ne semble pas avoir de stratégie cohérente et pratique », affirme Haaretz.
L’article poursuit que « dans les prochaines semaines, les opposants à l'accord sur le nucléaire iranien bénéficieront d'une brève période de satisfaction ». Les Européens découvrent rapidement que leur dépendance vis-à-vis du marché américain est telle qu'ils n'ont guère d'autre choix que d'adhérer au nouveau régime de sanctions. L'Iran, lui aussi, doit continuer à respecter l'accord, au moins à court terme, afin de maintenir ses relations avec l'Europe. « Cependant, dans quelques mois, la patience des Iraniens arrivera à bout et ils commenceront à prendre des mesures pour se désengager de l'accord », estime le journal israélien.
La question qui se pose maintenant est de savoir quelles sont les options du tandem américano-israélien.
L’article de Haaretz précise que le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont tous les deux déclaré que leur objectif principal est de forcer l'Iran à adhérer à un accord amélioré. Le rétablissement des sanctions a pour but d'exercer une pression extrême sur l'Iran. Cependant, en l'absence d’un régime de sanctions internationales comme par le passé, il est peu probable que l'Iran cède et fasse des concessions.
La deuxième option des États-Unis consiste à forger une alliance régionale anti-iranienne, en partenariat avec les pays arabes du bassin du golfe Persique, l’Égypte, la Jordanie et avec la participation indirecte d’Israël.
La formation d'une telle alliance nécessiterait une augmentation des ventes d'armes américaines, le renforcement de la présence militaire américaine dans la région, une garantie de sécurité aux pays adhérant à cette alliance et la coopération étroite entre Israël et les pays membres. Ayant déjà exprimé son désir de réduire les forces américaines en Syrie, Trump aura du mal à convaincre les acteurs régionaux du sérieux de sa démarche anti-Iran.
De nombreux experts et hommes d’État américains pro-Israël sont d’avis que le but de Netanyahu est de favoriser une intervention militaire américaine contre l’Iran. Cependant, la possibilité du recours à l’option militaire contre l’Iran par Trump est très faible. Malgré son verbalisme, Trump cherche à réduire la présence américaine à l’étranger, conclut le journal.