En mars 2015, l’Arabie saoudite, en collusion avec ses acolytes régionaux, les Émirats parmi d’autres, a créé une coalition dans le but de maintenir au pouvoir le gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi. La volonté affichée par l’agression militaire contre le pays voisin est une chose, mais la réalité en est une autre : les yeux des agresseurs sous l’égide de Riyad étaient dès le début rivés sur les richesses naturelles du Yémen.
En mars 2015, l’Arabie Saoudite et ses alliés arabes ont tiré prétexte du retrait du président en fuite Abd Rabbo Mansour Hadi pour lancer ce qui est maintenant devenu la plus grande crise humanitaire au monde. Ils ont eu beau tenter à plusieurs reprises de rétablir dans ses fonctions ce qu’ils appellent le « gouvernement légitime », les Yéménites n’ont jamais voté pour ce président fantoche à la solde de Riyad.
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Il y a deux semaines, les héritiers des trônes saoudien et émirati se sont concertés pour régler leurs différends, mais leurs discussions se sont, semble-t-il, avérées vaines. Entre-temps, les échecs consécutifs de la soi-disant coalition pro-saoudienne à Hudaydah ont permis d’évaluer la situation.
La coalition se fissure ?
La coalition saoudienne ne semble guère solide ; les échecs répétitifs des agresseurs en disent long à ce sujet. Dans leur nouvelle tentative de s’emparer de l’ouest du Yémen dans le cadre de l’opération mal nommée Tempête décisive, ils s’en sont pris au port de Hudaydah dans l’ouest du Yémen.
En fait, les Saoudiens ont vainement tenté de combler le fossé qui s’est creusé entre eux et les Émiratis, qui se voient depuis longtemps abusés par les Saoudiens dans une guerre qui, jusqu’ici, ne leur a rien rapporté.
Maintenant, les Émirats réclament leur part pour leur participation à cette guerre illégale qui a opposé une coalition armée jusqu’aux dents et la Résistance populaire, qui a volé au secours de l’armée gouvernementale yéménite pour chasser les agresseurs.
Depuis le début de la guerre yéménite, l’Arabie saoudite a tout fait pour empêcher que les Émirats ne les devancent au Yémen et cela a bien entendu provoqué l’ire d’Abou Dhabi.
Si le fossé entre les Saoudiens et les Émiratis se creuse encore plus, c’est que chacune des deux parties veut s’arroger le contrôle des gisements pétroliers et gaziers du pays agressé. Après trois ans, les litiges ont pris de l’ampleur. Aujourd’hui, le Yémen est devenu un champ de bataille où chacun des deux pays se fait fort de sa supériorité supposée sur son rival. Mais c’est le peuple yéménite qui est la victime du maximalisme saoudo-émirati.