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Washington lâche les groupes armés syriens face à l’armée à Deraa

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie bombarde des zones terroristes dans le sud de la Syrie. (Illustration)

L'heure est assez grave pour Israël qui a tout fait pour faire capoter les négociations de réconciliation Damas/milice armées à Deraa. Après le refus catégorique affiché par la plupart des groupes terroristes retranchés à Deara de se désarmer, l'armée syrienne a lancé son offensive contre les positions du Front al-Nosra dans la banlieue est de Deraa. Pire, la Russie a lancé ses chasseurs à l'assaut des terroristes. Mais les déboires de Tel-Aviv qui se comporte comme si le sud syrien était son "protectorat", n'en restent pas là : l’ambassade US à Amman a fait savoir aux terroristes de l'ASL sur qui Tel-Aviv a compté pour repousser l'armée syrienne, qu'ils ne pourraient compter sur son aide et qu'ils sont libres de se rendre à l'armée syrienne ou de quitter la région. 

La Russie fait son entrée dans la bataille 

La Russie a lancé près de 25 frappes sur des villes contrôlées par les terroristes dans l'est de la province de Deraa, dans le sud du pays.

Les avions utilisés lors de ces raids provenaient de Hmeimim, une base permanente de l’armée russe, située dans le nord-ouest de la Syrie.

La Russie, les États-Unis et la Jordanie avaient accepté en juillet 2017 de respecter une zone de désescalade dans les parties contrôlées par les terroristes au sud syrien afin d’y réduire les hostilités. Depuis lors, les avions russes qui opèrent en Syrie depuis 2015, avaient évité de bombarder des positions terroristes dans le sud. Face aux appels aux redditions restés sans écho de l'armée syrien et puis les tentatives de sabotage de Tel-Aviv et de la Jordanie dans les pourparlers de réconciliation, la Russie a décidé donc de s'engager directement dans les combats.

Le "non" US à l'ASL  

Dans ce droit fil, Washington a envoyé une lettre aux commandants des principaux groupes armés syriens liés à l’ASL dans laquelle il leur a dit de ne pas s’attendre à ce qu’il les soutienne militairement pour faire face à l’offensive d’envergure et globale de l’armée syrienne, offensive destinée à reprendre les régions du sud de la Syrie ainsi que celles voisines de la Jordanie et des hauteurs ultra stratégique du Golan occupé.

L’administration américaine explique dans cette lettre qu’ « il est nécessaire que les groupes armés ne prennent pas leurs décisions dans l’attente d’une intervention militaire des États-Unis». 

Washington appelle les groupes armés à prendre à eux seuls la bonne décision sur les modalités de confronter la vaste offensive de l’armée syrienne, ce qui revient à un lâchage des terroristes par les Américains : « Le gouvernement américain comprend bien la situation difficile dans laquelle vous vous trouvez et recommande aux Russes et au gouvernement syrien de ne pas effectuer d’action militaire qui violerait l’accord sur les zones de désescalade », peut-on lire dans cette lettre qui ne promet aucune aide aux terroristes soutenus par Israël.

Pendant les 7 années de guerre en Syrie, les États-Unis ont donné armementls et salaires mensuels à l’Armée syrienne libre (ASL) et ce en vertu d’un programme d’aide élaboré et géré par l’Agence centrale de renseignement (CIA).

De l’avis des analystes politiques, après la décision de Donald Trump de cesser ce programme, les aides US à l’ASL ont baissé, mais de là, à les lâcher de la sorte en pleine offensive de l'armée syrienne, il y a une étape qui ne pourrait signifier qu'un tournant à moins qu'il ne s'agisse d'une manoeuvre de diversion. 

Toujours est-il que l'annonce de l'ambassade US à Amman va à rebours de la mise en garde lancée à plusieurs reprises par Washington à Bachar al-Assad et à ses alliés russes sur la "violation de la trêve dans le sud" et sa promesse de "prendre des mesures fermes et appropriées" en cas d’attaques russes et syriennes. En Israël qui voit à travers l'offensive anti-terroriste au sud syrien, une "menace directe" contre lui, l'heure devrait à la consternation. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV