Des divergences ont surgi entre Russes et Turcs au sujet de la nouvelle Constitution syrienne qui reste à rédiger, lors de la réunion tripartite Russie-Turquie-Iran à laquelle participait le représentant de l’ONU.
Les divergences touchent surtout la part à accorder aux « opposants » et aux Kurdes au sein du comité chargé de la rédaction de la Constitution syrienne. La formation du comité a été même reportée du fait de ces divergences.
Selon le journal pro-saoudien Al-Hayat, les délégués ont discuté avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, de la formation du Comité constitutionnel syrien. Les trois pays garants des négociations de paix inter-syriennes ont conclu un accord pour former le comité en janvier lors du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi.
Alexandre Lavrentiev, l'envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine pour la Syrie, a résumé ainsi la situation : "Moscou s'attend à ce que la dernière étape du débat sur la commission ait lieu à la mi-juillet, lors d'une réunion séparée à Genève". Lavrentiev a également mentionné que Moscou et Ankara ont été en contact constant sur la participation kurde et des « opposants » au Comité constitutionnel, dans lequel les Kurdes seront finalement représentés. Ce dernier point n’aurait pas plus aux Turcs.
" Vu le fait que la situation se stabilise dans la Ghouta orientale et à Homs, la formation du Comité constitutionnel s’avère important ", a fait savoir cette autorité diplomatique russe.
" Le retour à la normale est en cours dans la Ghouta orientale et des dizaines de milliers d’habitants de cette banlieue est de Damas ont quitté les camps de réfugiés pour rentrer chez eux ", s'est-il félicité.
" Les opposants présenteront leur liste d’ici une semaine simultanément aux avancées concrètes dans le cadre du règlement de la crise faites par les garants de la paix en Syrie. Nous remettrons ensuite la liste de la société civile ", a-t-il fait encore remarquer.
S’agissant de la présence des groupes extrémistes armés et des terroristes tels Daech et Front al-Nosra, dans les deux zones de désescalade à Idlib et dans le sud syrien, l’intéressé a ajouté que Moscou s’attend à ce que les « opposants modérés » cessent leurs coopérations avec les extrémistes dans le sud.
Une reprise des raids russes contre Idlib n'est plus à écarter.
S’exprimant devant les journalistes, le diplomate russe a déclaré que « le gouvernement syrien soutient financièrement les habitants des régions sous contrôle des opposants ainsi que des projets d’infrastructure ».
En dépit des sanctions imposées par les pays européens et les États-Unis, le gouvernement syrien a promis d’apporter son soutien à ces dites régions et aux civils et de payer le salaire non seulement des employés municipaux mais aussi des enseignants.
Selon le diplomate russe, plus de 80% de la population syrienne vivent dans les régions sous contrôle du gouvernement de Damas.
À en croire certaines sources d’information, deux groupes d'« opposition » soutenus par Moscou et Le Caire officiellement présents dans les négociations inter-syriennes, ont déjà remis une liste sur leurs candidats pour le Comité constitutionnel.
Selon l'agence de presse publique russe Ria Novosti citant une source diplomatique qui suit le processus des négociations de paix inter-syriennes, il existe des divergences sur les listes du Comité constitutionnel et les Russes insistent sur l’impératif de la mise en œuvre des résolutions et des accords obtenus à Sotchi.
Cette position de Moscou intervient alors que les autorités turques cherchent à saper la présence des Kurdes dans la rédaction de la Constitution syrienne.
" Les représentants turcs, iraniens et russes, dont les pays sont garants des négociations de paix inter-syriennes ont décidé d’avoir une nouvelle rencontre à Genève ", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine veulent poursuive les négociations sans préciser les détails.