« Les forces américaines en Irak peuvent être des cibles faciles pour une vengeance des Hachd al-Chaabi », a écrit Rai al-Youm.
Le quotidien Rai al-Youm a consacré son éditorial à un article au sujet de l’attaque aérienne ayant touché Abou Kamal et de la vengeance des Hachd al-Chaabi.
« Les États-Unis démentent avoir bombardé une position de l’armée syrienne près de la frontière de l’Irak, ayant fait près de 52 morts et 65 blessés, pour la plupart des combattants des Hachd al-Chaabi. Le démenti ne peut signifier que deux choses : soit Washington ment, soit une autre partie est derrière cette attaque. Israël, par exemple ! Ce raid aérien a été mené par des avions de reconnaissance dont disposent uniquement les États-Unis et Israël. Reste à savoir comment ces avions, s’ils appartiennent à l’aviation israélienne, ont réussi à atteindre la rive orientale de l’Euphrate, près d’Abou Kamal. Quels cieux ont-ils traversés pour atteindre la frontière irako-syrienne ?
Le commandement des Hachd al-Chaabi, dont les combattants ont réellement lutté contre le groupe terroriste Daech avant de l’expulser de Mossoul et d’autres régions irakiennes, a reconnu que ses forces avaient été touchées par une frappe aérienne sur le territoire syrien. Il se peut que cette attaque ait eu lieu dans le cadre des menaces qu’avait proférées Israël à l’encontre de l’Iran et des forces qu’il soutient. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a menacé à maintes reprises d’attaquer les forces iraniennes en Syrie et il aurait même réussi à obtenir le feu vert de la Russie, à en croire les médias israéliens.
Attaquer les combattants des Hachd al-Chaabi en Syrie, cela peut avoir trois significations :
Premièrement, les États-Unis et leurs alliés ne veulent en aucun cas permettre aux forces syriennes et à leurs alliés de faire des percées sur la rive orientale de l’Euphrate, car ils songent sérieusement à séparer cette région du reste de la Syrie afin de rendre le terrain propice à la mise en place d’une zone tribale à peuplement sunnite.
Deuxièmement, Washington entend empêcher le gouvernement syrien de reprendre le contrôle des champs pétroliers et gaziers de l’est de Deir ez-Zor pour ainsi priver Damas des revenus de ces champs, qui pourraient favoriser et accélérer les travaux de reconstruction de la Syrie.
Troisièmement, ce n’est pas uniquement pour lutter contre Daech que les Hachd al-Chaabi ont rejoint l’armée syrienne, mais aussi pour combattre les groupes armés soutenus par les États-Unis, tels que les Forces démocratiques syriennes.
Des événements sans précédent sont à attendre. Les Hachd al-Chaabi pourraient venger leurs combattants qui ont été victimes de la frappe de lundi matin en attaquant les forces américaines qui sont déployées dans la base d’al-Tanf, située à l’est de l’Euphrate. Les Hachd pourraient même aller plus loin en prenant pour cible des forces israéliennes.
Bref, le commandement US et les Israéliens ont joué avec le feu. Il semble qu’ils aient oublié que 6 000 soldats américains sont actuellement sur place en Irak. Voilà une cible facile pour les Hachd et les combattants de la Résistance, soutenus par l’Iran. »
Un responsable américain, ayant préféré rester anonyme, a confié à la chaîne d’information CNN que la récente attaque contre les alliés de la Syrie dans l’Est aurait été menée par l’armée israélienne.
Israël n’a pas encore réagi à ces affirmations.
22 combattants des Hachd ont été tués et 12 autres blessés dans cette frappe aérienne.