Israël devra se rendre à l'évidence. Qu'il le veuille ou non, l'axe de la Résistance est une réalité qui ne lui permettra plus de menacer l'existence des nations entières de la région. Mardi très tôt au matin, alors que Netanyahu envoyait son ministre des Affaires militaires à Moscou et son conseiller de la Sécurité à Washington, une belle surprise l'a pris de court : les colonies de peuplement frontalières de Gaza ont été visées par des roquettes et missiles du Jihad islamique de la Palestine et toute la journée, voire une partie de la soirée, les tirs se sont poursuivis.
"Dôme de fer" a été réactivé, des chasseurs israéliens ont bombardé des dizaines de sites à Gaza, mais les tirs ne se sont pas arrêtés jusqu'à ce que Tel-Aviv frappe à la porte de l'Égypte et demande sa médiation auprès de la Résistance palestinienne et obtienne une trêve. Les médias "mainstream", trop occupés ces temps-ci à spéculer sur la supposée "fin de l'alliance Iran/Russie" en Syrie, ont laissé passer un épisode particulièrement significatif: l'aile palestinienne de la Résistance est désormais active. Toute confrontation à venir avec Israël, ouvrira au moins trois fronts: Syrie, Liban, Gaza.
L’armée israélienne a frappé, le mardi 29 mai au soir, des dizaines de cibles dans la bande de Gaza tellement elle était paniquée à avoir endurer une longue avalanche de missiles et roquettes. Après tout, les colons, réputés très méfiants à l'égard de l'armée, ont dû subir quelque 114 missiles et roquettes tirés par la Résistance contre leurs colonies.
Après la publication d'informations sur un possible cessez-le-feu à Gaza, les avions de chasse israéliens ont repris, mardi soir, leurs bombardements contre la bande de Gaza, histoire d'esquiver leur intercession auprès du médiateur égyptien en faveur d'une trêve.
Les agences de presse ont reconnu de leur côté qu'Israël et la bande de Gaza ont connu des échanges de tirs de roquettes, les plus violents depuis la guerre israélienne de 2014, date à laquelle Israël s'est engagé dans une agression qui a duré 51 jours sans que l'armée israélienne puisse s'infiltrer dans la bande de Gaza.
À Ashkelon, Sha'ar HaNegev, ainsi que dans les villes de Netivot, Sdot Nedev et Bnei Shimon, les sirènes ne cessaient de retentir et les colons couraient de leurs maisons aux abris souterrains. Au moins cinq Israéliens ont été blessés et des bâtiments endommagés. Du bilan des morts, les médias israéliens n'en parleront jamais.
Le Jihad islamique de la Palestine suivi du Hamas ont publié, mardi, un communiqué commun dans lequel ils ont souligné que la "Résistance riposterait aux attaques du régime d'Israël" et "ne lui permettrait pas d'imposer ses nouvelles règles de jeu".
Des explosions se faisaient encore entendre autour de minuit, ont annoncé des journalistes palestiniens.
Ce cycle d'attaques s'est poursuivi toute la nuit en dépit d'informations contradictoires évoquant l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu négocié par l'Égypte.
Ce mercredi 30 mai, un calme précaire règne entre Israël et Gaza.
La tension sur la frontière entre la Palestine occupée et la bande de Gaza est très vive depuis deux mois suite aux manifestations palestiniennes dans le cadre de la Marche du grand retour. Depuis le 30 mars, environ 120 manifestants ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes. Mais ce qui s'est passé mardi 29 mai ne renvoie qu'en partie à la colère de milliers de Palestiniens, humiliés depuis le transfert de l'ambassade US à Gaza.
La réalité est qu'un front est prêt à s'ouvrir contre Israël, à Gaza, alors que Tel-Aviv fait semblant de pouvoir peser sur la scène syrienne. Les Américains ont très rapidement compris le danger.
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira ce mercredi à la demande des États-Unis pour se pencher sur la situation prévalant dans la bande de Gaza et les échanges de tirs du mardi 29 mai.
Entre temps, le ministre israélien des Affaires militaires plaide à Moscou en faveur d'un retour au statut quo au Golan.