Le ministre iranien des Affaires étrangères s’envolera ce dimanche 27 mai dans la soirée pour l’Inde afin de trouver des moyens d’éviter les conséquences de la décision américaine.
Près de 3 semaines depuis l’annonce de la décision des États-Unis de se retirer du Plan global d’action conjoint (PGAC), le ministre iranien des Affaires étrangères va se rendre ce dimanche 27 mai dans la soirée en Inde pour discuter des approches permettant de faire face aux conséquences de la décision américaine.
Une délégation de responsables iraniens et de militants politiques et économiques accompagneront Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, lors de cette visite d’une journée.
Lors de sa visite en Inde, un pays qui partage de nombreuses affinités historiques et culturelles avec l’Iran et qui menait ces dernières années un partenariat étroit avec la RII dans les domaines économique et commercial, Zarif s’entretiendra avec les responsables indiens des évolutions régionales et internationales concernant le Plan global d’action conjoint.
Le voyage du ministre iranien des Affaires étrangères en Inde s’inscrit dans le cadre de ses efforts pour faire progresser la diplomatie active dans le but de sauver le PGAC.
Il s’était également rendu en Chine, en Russie et à Bruxelles, où siège l’Union européenne, pour expliquer ses points de vue et ses politiques pour faire face à la malveillance de Trump.
Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que Zarif était parti, à la tête d’une délégation politique et économique de haut niveau, pour New Delhi afin de discuter des relations bilatérales et d’élargir et d’approfondir les liens entre les deux pays.
Ces dernières années, l’Inde a été un partenaire commercial et économique privilégié de l’Iran. Les deux pays menaient également des coopérations en matière de télécommunications et de pétrole. New Delhi a toujours apporté son soutien à l’Iran même lors des sanctions américaines contre l’Iran.
La décision de Trump de sortir les États-Unis de l’accord nucléaire a suscité la réaction des autorités et des intellectuels de son pays. Ces derniers disaient à l’unanimité que l’Inde ne tiendrait pas compte de ces sanctions et agirait conformément à ses intérêts nationaux.
En allusion aux intérêts stratégiques indiens dans le port de Tchabahar en Iran, un port qui leur donne accès à l’Asie centrale, à l’Afghanistan et à l’Europe, les experts et politiciens indiens ont affirmé qu’ils étaient désormais suffisamment expérimentés pour faire face aux sanctions américaines contre l’Iran et qu’ils pourraient aisément protéger leurs intérêts nationaux.
Avec sa récente prise de position, l’Inde a envoyé au monde entier ce message que la réaction de l’Inde et des entreprises indiennes aux sanctions américaines n’était pas encore claire, car ce pays ne partage pas la prise de position des États-Unis concernant le PGAC.
Les dirigeants indiens sont d’avis que l’Iran n’a pas violé le PGAC et qu’il ne faut donc pas imposer de nouvelles sanctions à ce pays.
L’Inde est le deuxième acheteur de pétrole iranien après la Chine.
En 2015, l’Iran et l’Inde se sont accordés sur le fait que New Delhi investisse dans le port de Tchabahar dans le sud de l’Iran. Ce port aidera l’Inde à commercer avec l’Afghanistan sans passer par le Pakistan.
En février dernier, Hassan Rohani, président iranien, s’était rendu en Inde pour rencontrer le Premier ministre Narendra Modi et finaliser 15 % de l’accord de coopération.
Cet accord porte sur un éventail de coopérations économiques, dans les secteurs des banques, du tourisme, du pétrole, de l’énergie et des télécommunications, ainsi qu’en matière de visas.
Le projet de développement du port iranien de Tchabahar est au cœur des coopérations économiques entre les deux pays.
Les autorités indiennes ont précisé que le développement du port de Tchabahar par l’Inde se poursuivrait et que New Delhi ne s’attendait pas à ce que le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire et les nouvelles sanctions imposées à l’Iran aient une conséquence immédiate sur la participation de l’Inde au projet pour le développement du port de Tchabahar.
Arun Kumar Gupta, directeur général de l’India Ports Global Pvt. Ltd, s’est rendu à Téhéran il y deux semaines pour charger une compagnie iranienne de s’occuper de la première phase de la construction du quai Chahid Behechti au port de Tchabahar
Le ministère indien de la Marine marchande, Gopal Krishna, a pour sa part souligné que l’Inde signerait un accord avec la compagnie peu avant le 16 juin.
Une autre autorité indienne a annoncé que les compagnies iraniennes avaient présenté leur proposition.
Lors de la visite de Rohani en Inde, New Delhi a accepté de prendre en charge la première phase du port de Tchabahar pour une durée de 18 mois et s’est engagé à entamer les travaux de développement de ce port avant le 17 juin, faute de quoi il devra verser une indemnité.
L’Inde s’est engagée à investir au total 500 millions de dollars pour le développement du port de Tchabahar.