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Vers un rapprochement Jordanie-Qatar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi jordanien Abdallah II et le prince Ali ben al-Hossein félicitent l’ancien émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, et son fils, le nouvel émir Tamim ben Hamad Al Thani. ©AFP/Archives

Le prince Ali ben al-Hossein, frère du roi Abdallah II de Jordanie et président de la Fédération jordanienne de football, qui avait récemment effectué une visite au Qatar à l’occasion des éliminatoires de la zone Asie pour la Coupe du monde 2018, a eu, après la fin de la compétition, une rencontre jugée « chaleureuse et amicale » avec l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.

Dans cette rencontre, les observateurs politiques voient un signe clair de réchauffement entre la Jordanie et le Qatar, après la crise diplomatique qui dure depuis plus d’un an entre Doha et quatre pays arabes de la région, rapporte la chaîne Al-Jazeera.

Le prince Ali ben al-Hossein et son neveu le prince Hachem regardent un match de l’équipe de football de Jordanie. ©Reuters

Sous les pressions de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, la Jordanie a réduit au cours de cette dernière année ses relations avec Doha et fermé le bureau de la chaîne Al-Jazeera sur son territoire. Riyad et Abou Dhabi avaient même demandé à Amman d’expulser plus d’un millier d’étudiants qataris faisant leurs études en Jordanie.

Selon la chaîne Al-Jazeera, le Qatar s’est, dès le début, montré compréhensif envers les mesures prises au premier abord par la Jordanie pour une réduction des relations bilatérales ; d’autant plus que la Jordanie s’est toujours appuyée jusqu’ici sur les aides saoudo-émiraties en période de crise économique sérieuse. En pleine crise, la Jordanie a vu grimper sa dette à 39 milliards de dollars, pour la bonne raison que Riyad et Abou Dhabi ont presque coupé leurs aides financières à Amman.

Pour les observateurs politiques, le rapprochement Amman-Doha s’explique par le fait qu’au cours des récentes contestations diplomatiques contre la décision américaine de transférer l’ambassade américaine à Qods, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont tourné le dos à Amman, ce qui aurait remis en cause le rôle historique de protecteur des lieux saints islamiques à Qods dont se targuait depuis toujours la Jordanie. Or, dès le début de la crise, le Qatar a affiché sa solidarité envers la Jordanie. En décembre dernier, le roi de Jordanie et l’émir du Qatar ont eu un entretien téléphonique et le même mois, le roi Abdallah de Jordanie a félicité l’émir du Qatar dans un message envoyé à l’occasion de la fête nationale du pays.

Le rapprochement jordano-qatari promet aussi et surtout un développement des liens commerciaux grâce à l’inauguration de la ligne de navigation Aqaba-Doha. Les travaux de lancement de cette ligne maritime touchent à leur fin et le Qatar sera bientôt capable d’importer divers articles en provenance de Jordanie, après une année marquée, entre autres, par les problèmes ayant paralysé les échanges commerciaux entre Doha et Amman, toujours à cause de la crise diplomatique causée par les quatre pays arabes que sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte.

De même, cela fait deux jours que les députés du Parlement jordanien ont écrit une lettre au Premier ministre, Hani Moulki, lui demandant que les liens avec Doha retrouvent leur état antérieur.

Les parlementaires jordaniens ont plaidé pour le maintien de « relations fraternelles » avec le Qatar, conformément aux intérêts des « deux peuples frères jordanien et qatari ».

Les retrouvailles qataro-jordaniennes prendront-elles encore d’ampleur ? Les observateurs politiques restent divisés à ce sujet, étant donné la crise financière en Jordanie et les tensions sévissant dans la région.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV