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Renseignement israélien effondré depuis le séisme du 10 mai

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats israéliens sur leurs blindés dans le Golan occupé. ©AFP

Depuis le 10 mai, le discours des officiels israéliens est empreint d'une certaine désillusion : au-delà des vantardises auxquelles nous ont habitué les responsables israéliens, Israël craint visiblement une guerre multi-front. Pour lui, l'axe de la Résistance n'est pas un terme, mais du vécu : c'est une force qui agit à la fois en Palestine, au Liban et en Syrie. 

Le déluge de missiles qui s'est abattu jeudi dernier sur le nord du Golan visant les sites sensibles de l'armée et du renseignement de l'armée israélienne a largement contribué à cette douloureuse désillusion. C'est pourquoi Tel-Aviv a intérêt à prendre au sérieux Nasrallah, quand ce dernier affirme que la prochaine attaque contre les positions de la Résistance en Syrie "sera riposté par des tirs contre le territoire israélien".

Hayem Tamir, un ancien responsable du Mossad vient d'accorder un entretien au Jerusalem Post. Après avoir tenté de remonter le moral au corps du renseignement israélien toujours abasourdi par l'attaque du 10 mai, l'intéressé qui se dit un spécialiste de l'Iran souligne ceci :" Le problème n'est pas tant les missiles conventionnels ou non conventionnels de l'Iran (qui risquent de s'abattre sur Israël en cas de guerre, NDLR) que son idéologie, une idéologie qui veut la fin d'Israël ". Plus loin dans ses propos, l'ex-agent relève l'une des défaillances les plus criantes d'Israël face à la Résistance à savoir l'incapacité de Tel-Aviv à "déployer à temps et rapidement ses armements pour contrer une attaque conventionnelle". Or, ce défaut s'est énergiquement manifesté jeudi dernier quand le bouclier antimissile israélien (Dôme de fer...) a été pris de court par une avalanche de missiles et de roquettes tirée contre le Golan occupé sans pouvoir passer à l'acte à temps et intercepter les projectiles. 

Mais ce n'est pas tout : une guerre conventionnelle avec la Résistance n'ira jamais sans des combats au sol et c'est là que risque de se manifester dans toute son ampleur un autre défaut de l'armée israélienne qui fait en ce moment débat jusqu'aux États-Unis : le combat d'infanterie. 

En effet, évoquant leurs propres déboires en Afghanistan, les stratèges US se sont rendu compte que ni la force aérienne, ni la marine ou la force de frappe balistique ne peuvent faire gagner une guerre, ce qu'Israël avait très bien compris au cours de son offensive de 2014 contre Gaza. Cette lacune est apparue de façon très flagrante en Syrie où des forces spéciales de l’OTAN ont de très sérieux déboires avec les soldats de l’infanterie mécanisée syrienne, les commandos de choc du Hezbollah ou encore les forces spéciales russes. 

À Deir ez-Zor par exemple où les affrontements ne cessent de se multiplier entre les FDS (soutenues par les USA) d'une part et l'armée syrienne et ses alliés de l'autre, les face-à-face sont particulièrement riches en enseignement pour les anti-Assad : À chaque accrochage avec les terroristes ou encore avec les forces spéciales de l’OTAN, les forces "alliées" (Armée syrienne, Hezbollah,...) réussissent à séparer les miliciens kurdes ou arabes de leurs « conseillers » occidentaux en les mettent au pas avec une facilité déconcertante. Ce ne sont ni des avions de combat, ni des drones et ni des missiles qui pourront réaliser cette performance. Une guerre "conventionnelle" contre la Résistance, ainsi que l'appelle Tamir, exigerait un jour ou l'autre des opérations au sol aussi bien de la part de la Résistance que des Israéliens. Et ce sera à ce moment là que l'expérience "syrienne" fera la différence. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV