Les spéculations vont bon train sur ce que l'Iran fera, si le président américain annonçait le 12 mai le retrait de son pays de l'accord nucléaire de 2015 et le retour des sanctions contre l'Iran. Les responsables iraniens ont déjà fait savoir ceci : si l'accord ne sert plus les intérêts de l'Iran, pas la peine de s'y maintenir. The Daily Telegraph se référant aux « sources iraniennes » tente de deviner la riposte iranienne. Si les États-Unis quittaient le Plan global d’action conjoint, l’Iran qualifierait de « nul et non avenu » cet accord, écrit le journal.
Le quotidien britannique The Daily Telegraph a écrit, citant un haut responsable iranien, qu’en cas d’un retrait des États-Unis de l’accord nucléaire, l’Iran reprendrait son enrichissement de l’uranium à 20% et limiterait l’accès des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à ses installations nucléaires.
Le quotidien a écrit que « les mesures de rétorsion iraniennes pourraient être dans un premier temps une reprise des activités d’enrichissement de l’uranium à 20% et un gel de l’accès des inspecteurs de l’AIEA aux installations nucléaires de l’Iran ».
"L'Iran ne renégociera pas l'accord nucléaire" : https://t.co/94CaZwsV4f via @YouTube
— Press TV Français (@PresstvFr) May 4, 2018
Si le président américain Donald Trump refusait, la semaine prochaine, de prolonger la suspension des sanctions anti-iraniennes, Téhéran se réserverait le droit de donner « une réponse appropriée, ce qui serait, entièrement, soutenu, par l’opinion publique iranienne très en colère contre les États-Unis. Les Américains ne devront nullement compter sur un succès de leur entreprise : cette méthode de faire chanter l'Iran, de vouloir le pousser à négocier ses capacités balistiques, n’amènera à rien même si l'Europe se démène en ce moment pour définir un cadre à proposer à Washington et à imposer à l'Iran ».
Conformément à l’accord signé en 2015 entre l’Iran et les 5+1, l’Iran a limité le niveau et le volume de l’enrichissement de son uranium et accepté le protocole additionnel et partant l'inspection de ses installations nucléaires. En contrepartie, l’Union européenne et les États-Unis auraient dû annuler leurs sanctions contre l’Iran, engagement qui n’a pas été entièrement accompli.
Deux ans et demi après la signature du plan global d’action conjoint, Washington n’a pas hésité à imposer de nouvelles sanctions non nucléaires contre l’Iran, faisant, en même temps, pression sur les compagnies non américaines pour les pousser à renoncer au marché iranien, allant même jusqu'à leur interdire d’investir en Iran et violant par la même occasion l’accord nucléaire. Par respect pour le droit international, l'Iran a avalé des couleuvres et a patienté. Une fois les USA sortis de l'accord, il n'y plus aucune raison pour y rester, affirme cette source
Le président américain a laissé entendre qu'il déciderait, la semaine prochaine, une sortie de l’accord nucléaire. Il avait, déjà, avancé des conditions pour rester dans l’accord parmi d’autres une restriction permanente de l’enrichissement de l’uranium, une restriction des activités balistiques et ce qu'il qualifie "d'action régionale nuisible de l’Iran". Trump veut de surcroît une inspection de ses sites militaires iraniens. Ces exigences ne figurent pas au nombre des termes de l'accord nucléaire.
Les parties européennes qui disent avoir préparé un plan pour satisfaire les "exigences illégitimes de Washington" sur le dos des Iraniens se trompent si elles croient pouvoir, une fois les USA ayant quitté l'accord, s'assurer à nouveau la confiance des Iraniens, ajoute cette source.