L’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a demandé aux émirats arabes du golfe Persique de se rapprocher à l’Iran au lieu de permettre aux superpuissances de décider de leur sort.
Le diplomate égyptien chevronné Mohamed el-Baradei, ancien directeur de l’AIEA, a publié, le mardi 1er mai, un tweet dans lequel il a appelé les pays arabes de la région à se lancer dans des discussions avec l’Iran.
On peut lire sur son compte tweeter :
« La région nous appartient et sa sécurité est notre affaire. Participerons-nous à des discussions avec l’Iran, tout comme ce qu’ont fait les deux Corées, ou permettrons-nous aux superpuissances de décider de notre sort et nous plaindrons-nous de notre mauvaise fortune ?
Asseyez-vous à la table des négociations avec l’Iran ! Ce pays ne sacrifiera pas votre sécurité et vos intérêts dans les solutions qu’il présentera. »
Hier, lundi 30 avril, Mohamed el-Baradei a dénoncé, dans un autre tweet, les récentes déclarations du président américain Donald Trump au sujet des pays arabes. Le diplomate égyptien leur a demandé de ne pas se laisser instrumentaliser par les États-Unis.
« Les pays arabes ne doivent pas servir de vache à lait aux États-Unis ».
Il a exhorté les dirigeants des pays arabes à rester soudés et à améliorer la situation dans leurs pays.
Le mercredi 25 avril, Donald Trump a déclaré, lors d’une conférence de presse avec son homologue français Emmanuel Macron, que certains pays arabes ne pourraient survivre même une seule semaine sans le soutien de Washington et qu’ils devraient donc en payer le prix.
Mohamed el-Baradei a reçu le prix Nobel de la paix en 2005 et il fut directeur général de l’AIEA entre 1997 et 2009.
Dans la foulée, le quotidien koweïtien al-Rai s’est référé à des sources proches de la Maison-Blanche qui font part de la décision de Donald Trump de mettre fin à la crise des pays du golfe Persique avant de prendre sa décision définitive sur l’accord nucléaire, qu’il doit annoncer le 12 mai :
« Donald Trump avait demandé à Mike Pompeo, quand ce dernier occupait le poste de chef de la CIA, de faire le maximum d’efforts afin de mettre fin aux divergences existant entre les pays arabes riverains du golfe Persique, de sorte que cette crise soit réglée avant l’annonce officielle de la décision définitive de Donald Trump sur l’accord nucléaire, prévue pour le 12 mai.
Selon des sources américaines proches de la Maison-Blanche, Trump a envoyé, il y a une vingtaine de jours, des lettres énumérant 11 points à l’intention des dirigeants des pays arabes du golfe Persique, afin de leur rappeler l’amitié profonde qui existait entre la Maison-Blanche et les émirats arabes du golfe Persique.
Il a ensuite exhorté les pays arabes à rester soudés pour contrer ce qu’il a appelé les “tentatives de déstabilisation” de l’Iran.
Donald Trump a réaffirmé que les États-Unis estimait que garantir la sécurité des pays arabes leur incombait, leur sécurité étant dans l’intérêt de la Maison-Blanche.
Le président américain a souligné, dans ses lettres, qu’une lutte plus acharnée contre l’Iran nécessitait la solidarité de tous les membres du Conseil de coopération du golfe Persique et une alliance solide avec l’Égypte et la Jordanie.
Trump a finalement averti que les États-Unis n’assumeraient pas à eux seuls la responsabilité d’une lutte contre les “programmes” de l’Iran au cas où les pays arabes continueraient de se diviser. »