En dépit d'intenses efforts du royaume wahhabite pour attirer les grâce du régime d'Israël, ce dernier semble ne voir à travers l'Arabie saoudite qu'un "outil jetable". À preuve : alors que l'enquête sur la tentative de coup d'Etat se poursuit, les enquêteurs saoudiens seraient tombés sur les éléments liés au Mossad.
Le journal israélien Yediot Aharonot qui reprend la nouvelle de l'arrestation de deux espions du Mossad en Arabie saoudite, se félicite de "l'efficacité" et de " la perspicacité" des services secrets israéliens qui " ont fini par s'infiltrer en Arabie saoudite".
Le 22 avril, une fusillade a éclaté non loin du palais de Ben Salmane à Riyad. Un black-out total a été maintenu sur cet incident qui a duré pendant plusieurs heures et qui selon des cyber-activistes saoudiens aurait laissé huit morts. Toujours selon ces mêmes sources, la garde nationale saoudienne aurait été impliquée dans cette tentative de putsch qui aurait été maîtrisée par la garde personnelle de Ben Salmane composée de soldats d'élite britanniques et américains entre autres.
" De nombreux espions du Mossad circulent sur le sol saoudien, ce qui prouve que l'Arabie saoudite n'est plus imperméable pour les services secrets israéliens. Mieux, qu'elle s'est transformée en un foyer pour les activités du Mossad. Tel-Aviv souhaite collecter un maximum de renseignement sur le compte de Ben Salmane car c'est lui qui décide de tout dans le royaume, ajoute le journal.
Le journal saoudite Al Riyad a annoncé récemment l'arrestation de deux ressortissants israéliens accusés d'espionnage. Les deux Israéliens ont été traduits devant la justice saoudienne avant d'écoper chacun d'une peine de 9 ans de prisons et de 80 coups de fouets.
Le journal israélien poursuit : "Nombreux sont les partenaires de Riyad (USA et Cie, NDLR) qui cherchent à créer des réseaux secrets dans le royaume puisque de nombreux sujets les intéressent : la tension avec l'Iran, la guerre au Yémen, la situation économique et sociale en Arabie saoudite, la démission de Hariri, les frictions et les dissensions dans la cour, l'intronisation de Ben Salmane, soit autant de dossiers qui suscitent l’intérêt et les convoitises".
Ben Salmane a tenté jusqu'ici de ne pas rendre publiques ses relations avec Israël au risque de susciter la colère de ses amis israéliens dont le PM Netanyahu qui lui demande de suivre l’exemple de l'ex-président égyptien Sadat et de porter au grand jour ses relations avec Tel-Aviv.
Pas un jour ne passe sans que les officiels israéliens n'évoquent l'idée d'une coalition Israël-monarchies du golfe Persique dont la mission première consiste à faire face à l'Iran. Les liens de Ben Salmane avec Israël sont si proches que ce dernier aurait demandé aux Palestiniens de céder aux exigences d'Israël ou de se taire !
Au cours d'un entretien accordé à la presse américaine lors de son séjour aux États-Unis, le prince héritier avait reconnu le droit d'Israël d'avoir "sa terre", quand bien même cette terre appartiendrait aux Arabes. Les analystes politiques estiment toutefois que cette confiance aveugle à Israël et aux États -Unis risquent de coûter bien cher à Ben Salmane et à l'Arabie saoudite.