Pour renforcer son influence à Afrin et dans ses alentours, Ankara a envisagé plusieurs scénarios, parmi lesquels la désignation de responsables turcs à la tête de la ville et la mise en place de prisons secrètes. Par ailleurs Ankara tente de créer un croissant terroriste allant de Jerablus à Idlib.
Une source du terrain a rapporté à Mashregh News que le gouvernement turc ne lésinait sur aucun moyen pour pérenniser sa présence dans la ville syrienne à majorité kurde d’Afrin et qu’il avait déjà mis en place plusieurs responsables turcs pour diriger la ville.
« Le gouvernement turc a prévu tout un programme pour les Kurdes qui n’ont pas réussi à s’enfuir de la ville d’Afrin, en transformant notamment en prisons secrètes plusieurs bâtiments de la ville, dont la station de trains et des bâtiments situés en périphérie de la ville », a ajouté la source.
Les troupes de l’armée turque ont cimenté les murs de la gare ferroviaire et un bâtiment de la mairie (service d’état civil), en séparant ce quartier du reste de la ville et le déclarant zone militarisée.
Selon les informations recueillies, un grand nombre de femmes de la ville ont été transférées dans cette zone, où elles auraient subi de graves tortures de la part des militaires turcs.
À Rajo, au nord-ouest d’Afrin, l’armée turque aurait transformé ainsi 40 maisons en prisons et en lieux de torture et il semble que le gouvernement turc tente de faire de la ville un lieu sûr pour les combattants qui ont participé à l’opération Bouclier de l’Euphrate ainsi que leurs familles. Il s’agirait là de plusieurs centaines de personnes. Ce qui signifie qu’Ankara tente de transformer aussi la démographe de la ville, pour qu’elle ne soit plus une ville à majorité kurde.
Selon des sources sur le terrain, le gouvernement turc a sélectionné plusieurs dirigeants terroristes de l’opération appelée « Bouclier de l’Euphrate », directement liés à son armée, pour être les responsables de la ville d’al-Bab dans la province d’Alep.
Il semble donc que le gouvernement turc essaie de changer complètement la composition démographique et ethnique de la zone allant de la ville de Jerablus jusqu’aux territoires sous son contrôle dans la province d’Idlib et de former ainsi son propre croissant terroriste dans cette région, qu’il veut débarrasser pour toujours de ses populations kurdes.
Dans le nord du pays, Ankara, qui cherchait à étendre son croissant dans le nord de la Syrie jusqu’à Manbij et les autres localités à majorité kurde, aurait été freiné par Washington. C’est pour cette raison qu’il aurait stoppé ses opérations sur cet axe.
Quant au sud de la Syrie, Erdogan a redoublé ces derniers jours la pression sur les localités à majorité kurde. Des attaques d’artillerie contre des maisons ont ainsi été lancées. Il est également dit que les miliciens syriens faisant partie de l’opération Bouclier de l’Euphrate prendront part à cette nouvelle répression du peuple kurde.